TRIBUNALJugé en appel après la mort d'une nonagénaire tombée lors du vol de son sac

Alsace: De nouveau jugé après la mort d'une nonagénaire tombée lors du vol de son sac à main

TRIBUNALCondamné en janvier à dix ans de prison pour un vol (de sac à main) avec violences ayant entrainé la mort (d'une retraitée de 94 ans en 2015), un jeune homme, 16 ans au moment des faits, a décidé de faire appel...
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • En avril 2015, deux jeunes hommes faisaient tomber une femme de 94 ans en lui volant son sac à main à Colmar.
  • La nonagénaire est décédée quatre jours plus tard, les deux agresseurs ont été condamnés par la justice en janvier 2017.
  • Mais le plus jeune des deux, 19 ans aujourd’hui, a décidé de faire appel et passera de nouveau au tribunal en cette fin de semaine.

La Colmarienne avait 94 ans. Ce 29 avril 2015, elle sortait de chez le coiffeur. C’est là que deux jeunes hommes vêtus de capuches ont fait chuter la vieille dame à terre en lui volant son sac à main en pleine rue. Souffrant de multiples blessures puis plongée dans le coma, la nonagénaire alsacienne est décédée quatre jours après les faits.

Interpellés quelques jours après avoir réussi à prendre la fuite malgré la poursuite de plusieurs témoins, ses deux agresseurs présumés, alors âgés d’un peu plus de 16 et 21 ans, ont finalement été condamnés en janvier 2017 à 10 et 12 ans de prison ferme, pour « vol avec violences ayant entraîné la mort », assortis de 6 et 8 ans de sûreté.

Une dette de 100 euros, trois euros trouvés dans le sac

En reconnaissant les faits reconstitués à l’audience, les deux hommes avaient parlé d’une dette de 100 euros à l’origine du vol - pensé initialement à côté d’un distributeur puis finalement réalisé dans une rue voisine -, et des trois euros trouvés dans le sac. Mais le plus jeune des deux, 19 ans en octobre, a décidé de faire appel.

Incarcéré à la maison d’arrêt de Strasbourg, il passera de nouveau devant la cour d’assises des mineurs de la capitale alsacienne ce jeudi et ce vendredi. Il n’était pas son avocat en première instance, mais maître Abdelhafid Meghriche sera son défenseur :

« « Il est dans l’optique d’assumer ses actes et sa responsabilité, mais il a l’impression qu’il n’a pas su tout dire, qu’il n’a pas véritablement réussi à s’exprimer. La personne jugée en même temps que lui a peut-être parasité son propos, l’audience avait été très dure pour lui. Il a le sentiment que l’on n’a pas su vraiment évaluer qui il était. » »

«Les trois euros utilisés pour payer un Coca»

Si le jeune homme fait appel, c’est qu’il est encore dans le déni, estime pour sa part Jean-Jacques Dieudonné, avocat des parties civiles. « Après avoir pris la fuite et s’être débarrassés de leurs attributs, ils ont pris les trois euros dans le sac pour se payer un Coca, rappelle ce dernier. C’est cela qui glace. Est-il encore capable d’humanité ? »

Et l’avocat des victimes de questionner encore :

« « A-t-il compris les choses ? Viendra-t-il devant les parties civiles essayer d’expliquer son geste et le chemin parcouru depuis ? Mes clients n’étaient pas dans la vengeance en première instance, ils ne le sont toujours pas. Mais c’est difficile pour eux de constater que la personne en face d’eux fait semblant de n’avoir rien compris. » »

A la barre, le nouveau témoignage du jeune homme sera donc particulièrement attendu.