Attentat de Nice: Un juge s’oppose au visionnage des images demandé par deux familles
TERRORISME•L’avocate des familles de deux étudiants estonien et ukrainien tués le 14 juillet 2016 a fait appel de cette décision…Fabien Binacchi
L'essentiel
- Deux familles de victimes de l’attentat de Nice avaient demandé à pouvoir visionner les images du camion bélier.
- Le juge antiterroriste Claude Choquet a rejeté cette requête, l’avocat des parents a fait appel.
Malgré les mises en garde, elles avaient demandé à pouvoir visionner les images du camion, le soir du 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais.
Les familles de deux étudiants ukrainien et estonien, tués dans l’attentat de Nice, ont finalement vu leur requête rejetée par le juge antiterroriste Claude Choquet. Leur avocate a fait appel de cette décision, a-t-elle indiqué ce lundi, confirmant une information de Nice-Matin.
« Impossibilité matérielle »
« Le juge ne peut pas censurer le choix de ces familles qui, en tant que parties civiles, ont le droit d'accéder aux scellés », a réagi Me Samia Maktouf, interrogée par 20 Minutes.
Elle dit avoir obtenu un accord de principe au cours de l’été, avant de se voir finalement notifier ce refus le 10 novembre. Selon Me Samia Maktouf, le juge, qui avait alerté sur « le choc immense » que pourrait représenter ce visionnage, préciserait être dans « l’impossibilité matérielle d’isoler et d’identifier les passages concernés » par les familles.
Les parents « plus déterminés que jamais »
« Les familles sont plus déterminées que jamais à pouvoir accéder à ces vidéos, explique aussi l’avocate. Pour ces parents, c’est une manière d’accompagner leur enfant. » Selon des psychiatres niçois, interrogés par 20 Minutes, cette démarche pourrait « participer au processus de deuil » ou au contraire ne faire qu'« exacerber le sentiment de révolte. »
Le visionnage devait être organisé dans un cadre très strict, dans les locaux du parquet antiterroriste de Paris. Le film aurait été extrait des scellés juste le temps de la venue des familles.