Un dossier « presque banal » en matière d’abus de faiblesse. Mais pas si courant en raison des personnalités en cause. Deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende ont été requis lundi par le tribunal correctionnel de Lyon, à l’encontre de Jean-Christophe Keck.

Ce chef d’orchestre de 53 ans, spécialiste d’Offenbach, est soupçonné d’avoir spolié une « vieille » cantatrice, aujourd’hui décédée. Sa complice présumée, Michèle de Kerkhove, une avocate officiant au barreau de Versailles, était poursuivie pour les mêmes faits. Le procureur a réclamé trois ans de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer son métier.

La victime, Eva Rehfuss, était une cantatrice à la forte personnalité. Elle est décédée en 2008 à l’âge de 85 ans. Son fils avait porté plainte contre le chef d’orchestre et l’avocate, pensant qu’ils avaient profité de l’âge de sa mère pour lui soutirer de l’argent.

Le testament modifié

Jean-Christophe Keck, qui aurait reçu deux chèques de 50.000 et 20.000 euros de la vieille dame, a reconnu « des liens affectueux, passionnels dans le sens musical », mais a nié toute intention frauduleuse, précisant que cet argent provenait du mécénat.

Quant au testament de la veuve, modifié en sa faveur pour l’instaurer légataire universel ? Le chef d’orchestre a répondu qu’il en avait été « le premier surpris ». « A-t-on le droit d’avoir des projets à 84 ans, ne doit-on plus rien dépenser pour ne pas écorner l’héritage ? », a plaidé pour sa défense Me Raphaël Mayet, demandant sa relaxe au tribunal.

« Relation intéressée »

Philippe Sarda, avocat de la partie civile a dénoncé « la relation pour le moins intéressée » entretenue par Michèle de Kerkhove, à la fois avocate de la vieille dame et désignée mandataire, avec un mandat de gestion signé sur un lit d’hôpital. Elle aurait d’ailleurs utilisé une stagiaire et ses enfants comme témoins dans la signature du codicille au testament, au domicile de la cantatrice.

Le jugement a été mis en délibéré au 4 décembre.

Droit de réponse:

Madame Michèle GRUFFAZ de KERCKHOVE, Avocate au Barreau de Versailles, et Monsieur Jean-Christophe KECK, Chef d'orchestre et musicologue, ont été gravement mis en cause pour des faits d'abus de faiblesse qui auraient été commis au préjudice de Madame Eva REHFUSS, Cantatrice suisse.

Une procédure pénale initiée par le fils de cette dernière, Monsieur François REHFUSS, a été abondamment relayée et a terni l'image et la considération portées à Madame Michèle GRUFFAZ de KERCKHOVE ainsi qu'à Monsieur Jean-Christophe KECK.

Par un arrêt en date du 30 janvier 2019, aujourd'hui définitif, la 7ème Chambre de la Cour d'Appel de LYON les a totalement mis hors de cause pour l'ensemble des faits qui leur étaient reprochés, mettant ainsi un terme à ces accusations calomnieuses, étant précisé que Monsieur François REHFUSS avait intenté une procédure pour obtenir l'attribution de l'intégralité de l'héritage de sa mère contrairement aux volontés de cette dernière.