20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Trois jeunes sympathisants d'extrême-droite ont été jugés le mois dernier pour des insultes racistes et une bagarre survenue devant un bar d'Angers, en mai dernier.
- Des peines de prison, parfois avec sursis, ont été prononcées ce mercredi.
Des peines de un et quatre mois de prison ferme ont été prononcées ce mercredi à l’encontre de deux jeunes sympathisants d’extrême droite, jugés le mois dernier à Angers pour des insultes racistes et des violences lors d’une bagarre devant un bar de la ville en mai. Un troisième homme a reçu du sursis.
Ce jugement est conforme aux réquisitions du parquet. La représentante du ministère public, Céline Maigné, avait demandé au tribunal correctionnel d’Angers de condamner l’un des prévenus, âgé de 20 ans, à trois mois d’emprisonnement, dont un ferme, pour avoir traité de « sous-race » un client du bar angevin, dans la nuit du 5 au 6 mai, à l’avant-veille du second tour de l’élection présidentielle.
Il venait d’être condamné
Il comparaissait pour avoir lancé à un « antifasciste » de 29 ans, accompagné de son ami d’origine rwandaise : « Ton pote là, le Black, c’est une sous-race. Même mon chien et mon singe sont plus de races que lui ».
Ce « supporteur du Front national », fils de l’ancien chef de file de la formation d’extrême droite dans les Pays de la Loire, Pascal Gannat, venait d’être condamné deux jours plus tôt par le même tribunal à dix mois de prison avec sursis et 175 heures de travail d’intérêt général pour violences en réunion et pour avoir proféré en octobre dans les rues d’Angers « A mort les Arabes, à mort les Noirs ». « Ça ne l’a pas dissuadé de recommencer », a souligné la représentante du ministère public.
« Vive la race blanche »
A l’encontre d’un autre prévenu, âgé de 21 ans, poursuivi pour provocation publique à la haine raciale en proférant « Vive la race blanche », et pour les violences en réunion qui avaient éclaté à la sortie du bar, entre un groupe de six à dix sympathisants d’extrême droite et l'« antifasciste » de 29 ans, une peine de six mois de prison, dont quatre ferme, a été décidée. « Il affichait la volonté dès le début de la soirée d’en découdre, de choisir un ennemi », avait insisté Céline Maigné, relevant qu’il doit être jugé à Nantes en janvier dans une affaire similaire.
Ce Nantais, dont le profil Facebook affiche le pseudo d’un dirigeant nazi à l’origine de la création des camps de concentration, ancien militant du GUD, a dit à l’audience avoir « rompu tout contact » avec ce syndicat étudiant d’extrême droite, depuis qu’il est en détention pour avoir passé à tabac deux militants antifascistes à Nantes, seulement deux jours après les faits d’Angers.
Egalement écroué dans le cadre de cette violente agression à Nantes, un troisième prévenu, âgé de 19 ans, avait été jugé pour violences en réunion. Une peine de quatre mois de prison avec sursis a été prononcée.