JUSTICELe procès de Bourgeon et Makhlouf va-t-il se poursuivre?

Affaire Fiona: Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf va-t-il se poursuivre?

JUSTICELes avocats de la défense ont quitté la cour d’assises avec fracas, ce vendredi, laissant planer un risque de renvoi du procès censé faire la lumière sur la mort de la petite Fiona…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

L'essentiel

  • Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf s’est ouvert lundi.
  • Ils sont jugés pour les coups ayant entraîné la mort de la petite Fiona.
  • Ce vendredi, leurs avocats ont quitté le prétoire avec fracas.

Au Puy-en-Velay (Haute-Loire), Vincent Vantighem

Et dire que pour la première fois, le public avait été autorisé à assister aux débats depuis la salle d’audience plutôt que depuis la salle de retransmission vidéo. Le procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, devant la cour d’assises de la Haute-Loire, a viré, ce vendredi après-midi, au grand n’importe quoi.

S’estimant mis en cause dans leur « probité » par une consœur de la partie civile, Mohamed Khanifar et Renaud Portejoie, les avocats des deux accusés, ont quitté, vers 15h, le prétoire avec fracas et leurs dossiers sous le bras. Une scène surréaliste qui a vu le président de la cour les poursuivre dans la rue alors que Mohamed Khanifar n’avait même pas pris le temps d’ôter sa robe noire.

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Mais, sur le trottoir, Etienne Fradin n’est pas parvenu à les ramener à la raison. Et à 17h, après deux heures de négociations téléphoniques perturbées par le son de la fête foraine toute proche,le président a finalement annoncé que l’audience était « suspendue » jusqu’à lundi, à 9h. 20 Minutes fait le point sur ce qu’il peut se passer désormais…

  • Le procès en appel de Bourgeon et de Makhlouf peut-il être renvoyé ?

C’est possible. « Nous ne voyons pas très bien comment nous pourrions reprendre ce procès après avoir été discrédités personnellement dans notre probité », confie, ce vendredi soir, Renaud Portejoie, l’avocat de Cécile Bourgeon, à 20 Minutes.

Riom (Puy de Dôme), le 16 novembre 2016. L'avocat Renaud Portejoie défend Cécile Bourgeon devant la cour d'assises dans l'affaire Fiona.
Riom (Puy de Dôme), le 16 novembre 2016. L'avocat Renaud Portejoie défend Cécile Bourgeon devant la cour d'assises dans l'affaire Fiona. - Thierry Zoccolan / AFP

Pourtant, après leur coup d’éclat, ils ont été, à nouveau, désignés d’office par le président Fradin pour assurer la défense des accusés, dès lundi. Mais la pilule ne passant pas, il est probable qu’ils se présentent dans un unique but : demander le renvoi du procès.

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  • Le procès peut-il se poursuivre sans les avocats de la défense ?

Oui et non. Si les avocats désignés d’office ne se présentent pas, le président a la possibilité de poursuivre les débats, sans eux. « Mais, avant de faire ça, je demanderai évidemment l’avis à toutes les parties présentes », explique-t-il à 20 Minutes.

Donnant le ton général, Charles Fribourg, l’avocat du père de Fiona, a déjà indiqué qu’il était « hors de question de faire un procès sans avocat de la défense ».

  • Un autre avocat peut-il être désigné pour défendre les accusés ?

Si Renaud Portejoie et Mohamed Khanifar quittent à nouveau la cour d’assises lundi, le président peut très bien désigner d’office un autre avocat. Mais dans une affaire aussi complexe, son premier réflexe sera de demander le renvoi du procès, le temps de pouvoir analyser le dossier.

  • Cécile Bourgeon peut-elle être libérée ?

Non. Contrairement à la rumeur qui a circulé sur les réseaux sociaux, ce n’est pas possible. L’appel a suspendu la condamnation à cinq ans de prison de Cécile Bourgeon prononcée en première instance. Elle est donc actuellement toujours en détention provisoire. Dans son cas, la détention provisoire peut durer jusqu’à cinq ans et ne peut pas être aménagée (remise de peine ou bracelet électronique).

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« Elle a été placée en détention provisoire en septembre 2013, indique une source judiciaire. En l’état, et tant que le procès en appel n’est pas terminé, elle ne peut pas être libérée avant septembre 2018. »

  • Mais au fait, qu’est-ce qui a provoqué l’incident ?

Tout part d’un témoin entendu vendredi matin. Ancien toxicomane et connaissance des accusés, il a livré à la cour son intime conviction : « Pour moi, la petite est morte en avalant un médicament ou un truc de drogue. »

Le seul souci, c’est que cet homme avait été placé en garde à vue dans le cadre de l’affaire. Et qu’à cette occasion, il avait été assisté par Mohamed Khanifar, l’actuel avocat de Berkane Makhlouf. L’avocate Marie Grimaud a soulevé ce problème devant la cour. Les avocats de la défense se sont sentis « mis en cause dans leur probité » et sont partis en claquant la porte.

Suivez en direct la suite du procès sur le compte Twitter de notre journaliste : @vvantighem

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