INSOLITEDermatologue, ophtalmologue, dentiste: des spécialistes soignent aussi les animaux

Dermatologue, ophtalmologue, dentiste: des spécialistes soignent aussi les animaux

INSOLITEInterventions et examens délicats sont réalisés...
© 2010 AFP

© 2010 AFP

Dans la salle d'attente, la chatte Tundra patiente pour un scanner, la chienne Bobine a un rendez-vous en ophtalmologie et dermatologie: à la clinique Advetia à Paris, les animaux sont soignés par des spécialistes comme les humains. Cette clinique, qui accueille tous les mammifères, du hamster au danois de plus de 80 kg, est une des rares en France à dispenser des examens et des soins comme à l'hôpital.

Le vétérinaire dermatologue Pascal Prelaud, un des fondateurs de cet établissement original, «a créé cette structure pour offrir des débouchées aux spécialistes diplômés afin d'éviter la fuite des cerveaux». «Comme il n'y a pratiquement pas de travail en France, les vétérinaires diplômés des collèges européens ou américains partent surtout en Angleterre et aux Etats-Unis», explique-t-il.

«Nous accueillons uniquement les animaux dans le cadre de nos spécialités: dermatologie, allergologie, ophtalmologie, dentisterie, ORL», insiste-t-il. «On ne fait ni vaccination, ni castration, ni actes courants». C'est au tour de Crumble, un jeune carlin qui souffre de problèmes respiratoires. Il est suivi en ORL par le docteur Philippe Hennet qui va l'opérer pour corriger une anomalie faciale due à son nez anormalement écrasé.

«Quand on aime son chien, on ne le laisse pas souffrir»

«C'est le seul endroit où l'on peut soigner mon chien», raconte son maître Fabien Claisse envoyé par son vétérinaire «généraliste». L'intervention est délicate. Crumble doit passer un scanner, une endoscopie avant d'être endormi puis opéré. Coût de l'intervention: plus de 800 euros. «Le prix n'est pas un problème. Quand on aime son chien, on ne le laisse pas souffrir», dit son maître.

«Certains examens d'imagerie très techniques sont chers. Un scanner qui inclut une anesthésie générale chez les animaux coûte 250 euros et une IRM 395 euros», souligne le docteur Prelaud.

Le Dr Hennet, qui est aussi dentiste, ausculte ensuite, Tundra, un chat norvégien, âgé de 17 ans. Le félin souffre d'un abcès aux gencives et peut-être d'une tumeur à la mâchoire. «Grâce au scanner, on peut détecter un cancer suffisamment tôt et peut-être augmenter les chances de guérison des animaux», espère Maryline Loquet, la propriétaire du vieux chat.

Les professionnels se concertent

Dans une autre salle, attentive aux explications de l'ophtalmologue, Pauline Bocquier calme Bobine, sa chienne bouledogue français qui vient pour une grosseur inquiétante à l'oeil. «Aucun souci au niveau visuel», diagnostique l'ophtalmologue Franck Ollivier, après examen du fond de l'oeil du chien. Mais, le dermatologue suspecte un plasmocytome, une tumeur maligne qui nécessite une intervention à la paupière.

Comme à l'hôpital, les professionnels se concertent. Le chien subira un bilan sanguin, un prélèvement de la tumeur et une ablation de la grosseur si nécessaire. Après une demi-heure d'attente, le verdict tombe. Bobine a un histiocytome, une tumeur bénigne qui rétrocède spontanément. La chirurgie n'est pas nécessaire, au grand soulagement de Pauline Bocquier, qui devra s'acquitter de quelque 200 euros.

Florient Boutoille, vétérinaire diplômé de Nantes, qui assiste les professionnels, «apprend à dévitaliser les dents et poser des prothèses dentaires aux chiens de travail». Des soins qui requièrent, selon lui, un équipement de pointe et des compétences bien spécifiques.