Montpellier : Comment Enzo Seignourel, qui chante à la cime des arbres, fait-il pour ne pas trembler ?
à la hauteur•L’artiste héraultais est à nouveau monté dans des arbres, dans un séquoia et un cèdre, pour enregistrer un clip… vertigineuxNicolas Bonzom
L'essentiel
- Le chanteur et élagueur héraultais Enzo Seignourel, qui avait enregistré un clip l’année dernière au sommet d’un arbre de 35 mètres de haut à Graissessac, s’est, cette fois-ci, hissé dans le ciel de Montpellier, pour sa nouvelle vidéo.
- A-t-il le vertige, quand il grimpe aussi haut ? « Avec l’expérience de mon métier, je n’ai pas les mêmes sensations qu’une personne qui n’est pas habituée à grimper dans un arbre, confie le jeune homme. Mais ça reste des arbres exceptionnels, et il y a peu de gens qui ont, dans leur jardin, des arbres aussi hauts… »
- Mais il peut y avoir quelques moments de stress… Notamment quand le drone qui filmait sa performance s’est soudainement fait attaquer… par des mouettes !
Pourriez-vous pousser la chansonnette, une guitare en bandoulière, harnaché à la cime d’un arbre d’une trentaine de mètres de haut ? Enzo Seignourel, oui. Et même plutôt deux fois qu’une. Ce jeune homme de 27 ans, chanteur et élagueur, a grimpé une nouvelle fois tout en haut d’un arbre, ces dernières semaines, pour enregistrer un clip… vertigineux.
Après une reprise acoustique à 35 mètres du sol de Nightcall, de Kavinsky, dans son village, à Graissessac (Hérault), l’année dernière, Enzo Seignourel a pris de la hauteur à Montpellier, pour sa nouvelle vidéo. Il a grimpé tout en haut d’un séquoia, dans le square de la Tour des pins, et d’un cèdre, sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, pour interpréter Crystal Eyes, l’une de ses compositions. A une bonne trentaine de mètres du plancher des vaches. Une performance folle, qui collerait un vertige pas possible à n’importe qui.
« Je ne peux pas dire que j’ai peur de la hauteur, bien sûr »
Mais ce jeune homme, habitué à crapahuter tout en haut des arbres pour couper des branches, a-t-il eu, dans le ciel de Montpellier, les jambes qui flageolent ? « C’est une question que l’on me pose souvent, et c’est assez difficile d’y répondre, confie Enzo Seignourel à 20 Minutes. Avec l’expérience de mon métier, je n’ai pas les mêmes sensations qu’une personne qui n’est pas habituée à grimper dans un arbre. Je ne peux pas dire que j’ai peur de la hauteur, bien sûr. Mais ça reste des arbres exceptionnels, et il y a peu de gens qui ont, dans leur jardin, des arbres aussi hauts… Je travaille, d’habitude, dans des arbres de 15 ou 20 mètres. Donc, il y a un petit quelque chose en plus. »
Mais des petits moments de stress, il y en a, parfois, note le jeune homme. Notamment à cause du vent, qui, même quand il est très faible, fait balancer l’arbre de droite à gauche. « La moindre petite secousse nous fait bouger de plusieurs mètres, détaille Enzo Seignourel. Je ne peux pas dire que j’ai peur, parce que je suis habitué, mais ça donne de fortes sensations. » C’est un poil stressant, aussi, quand il arrive, à une trentaine de mètres du sol, quelque chose qui n’était pas vraiment prévu… « Le drone qui me filmait s’est fait attaquer par des mouettes, ou des goélands, je ne sais pas trop quoi… C’était très impressionnant, c’est quand même de gros oiseaux, se souvient le jeune homme. Elles me frôlaient ! Tout en haut, il fallait que je gère cet imprévu, avec le vent, tout ça… »
Mais, aussi fou que cela peut paraître, c’est plus facile, pour Enzo Seignourel, de monter dans un arbre « avec une guitare, qu’avec une tronçonneuse, et tout un tas de choses beaucoup plus dangereuses. Je ne risque pas de me couper avec ma guitare ! » Mais, au-delà des risques qu’il prend, avoir eu la chance de chanter dans les nuages, au-dessus d’une métropole, c’est quelque chose que ce jeune artiste n’est pas près d’oublier. « Je ne me suis senti très privilégié. J’avais une vue imprenable. Dans le square de la Tour des pins, au-dessus de la cathédrale Saint-Pierre, j’avais l’impression d’être dans Assassin’s Creed. Quand je ferme les yeux, je m’y revois. Ça m’appartient, pour toujours. »