ça tomme bienDu fromage vendu au profit de la construction d'une abbaye

Ariège : Ces moines vendent 500 kg de fromages pour financer leurs vitraux

ça tomme bienC’est une campagne de financement plutôt originale : ces moines bénédictins ont lancé la vente de 500 kg de leur fromage pour pouvoir investir dans des vitraux
Lucie Tollon

Lucie Tollon

Jésus transformait l’eau en vin, ces moines transforment le fromage en travaux… Les religieux de la jeune abbaye de Donezan en Ariège ont, en effet, lancé une campagne de financement plutôt particulière et originale : « 500 kg de fromage pour aider des moines bâtisseurs ».

Le dessein, au-delà de ravir les papilles, est de vendre ces tommes et pavés pour financer la rosace et des vitraux de l’abbatiale. Le défi s’arrêtera ce dimanche 11 juin et à cette heure, 390 kg de fromage ont déjà été précommandés. Une campagne exclusivement sur Internet pour ces moines liant tradition et modernité à la perfection. Ils s’appuient en effet sur Divine Box, une plateforme numérique spécialisée dans la vente et l’expédition de produits 100 % monastiques.

Un tremplin pour leur permettre d’avancer dans les travaux de ce bâtiment de vie et de religion.



Une abbaye sortie du sol en seize ans

Fait plutôt rare en France, cette abbaye est très jeune. A l’arrivée de ces Bénédictins, ils s’installent dans cette plaine déserte de Donezan en 2007 et construisent une abbaye de la première à la future et lointaine dernière pierre à 1.350 mètres d’altitude. Seize ans après, ils souhaitent s’attaquer aux vitraux grâce à l’argent récolté par leur production de fromages. Une production qui fait la fierté de cette communauté et qui est réputée jusqu’en Allemagne grâce à un troupeau de vaches tarentaises qui les suit depuis 2007. Par leur bon lait transformé en tommes des Pyrénées, elles assurent la subsistance de la communauté.

À cette activité d’élevage et de fabrication fromagère, s’ajoutent de petits artisanats : fabrication de confiture, de pain d’épices, rempaillage de chaises, reliure. Et pour la nourriture quotidienne, un potager, un verger, un rucher et même une petite vigne.

Si ces Bénédictins sont loin d’être inquiets quant à l’objectif des 500 kg vendus, ils leur restent encore beaucoup de travail ainsi que beaucoup de patience pour voir leur abbaye définitivement terminée.