Toulouse : Quatre « soldats » de 7 tonnes descendus du monument aux Morts avant son périlleux déménagement
Spectaculaire•Le monument aux Combattants de Toulouse doit être déplacé cet été, sur des roulettes, dans le cadre du chantier de la ligne C du métro. Par précaution, les quatre statues scellées aux angles du toit ont déménagé ce lundiHélène Ménal
Il y a un marin, un aviateur avec ses lunettes, un chasseur alpin à capuche en fourrure et un artilleur. En sentinelles, ils regardent de haut les Toulousains depuis près d’un siècle. Ces « trophées », des statues de 7 tonnes chacune, étaient perchés, jusqu’à ce lundi, aux quatre coins du toit du monument aux Combattants, devenu par déformation le monument aux Morts. Et, ce lundi, harnachés dans des baudriers, ils ont retrouvé la terre ferme grâce à un camion-grue. Cette première étape délicate marquait le prélude au spectaculaire déménagement du monument, prévu pour cet été.
Cette opération, à 7 millions d’euros, est la solution retenue par Tisséo pour construire une station de la future ligne C du métro juste en dessous du monument, et donc d’épargner les platanes des allées François-Verdier. Elle est d’autant plus étonnante que le déplacement se fera d’un seul tenant et sur des roulettes. « On va soulever le monument à 2 m ou 2,50 m de haut, puis nous placerons dessous des plateformes modulaires sur roues, explique Michael Massaad, responsable technique chez Tisséo Ingénierie. Puis, on va le faire pivoter à 90° pour le déposer un peu plus loin. »
Des trophées restaurés sur place
Un court « voyage » que les trophées perchés, à l’assise fragile, n’auraient peut-être pas supporté. D’où leur « dépose » ce lundi, par précaution, qui permet maintenant de les découvrir de près et de les regarder dans les yeux. Noircis par la pollution, « ils seront restaurés sur place », explique Remi Desalbres, architecte du patrimoine de l’agence Arc & Sites, chargée de veiller, durant toute l’opération, à la préservation des précieux bas-reliefs et remarquables sculptures du monument.
L’exil de l’édifice de pierre et de béton, dont la construction a débuté en 1920 pour s’achever en 1931, durera jusqu’en 2027. Puis il sera redéposé « exactement au même endroit ».