Aussi incroyable que cela puisse paraître, Nay-Huot est un non-voyant capable d’éviter les obstacles sans canne blanche. Comment ? En « voyant avec ses oreilles », c’est-à-dire en ayant recours à l’écholocalisation, une capacité à « envoyer des sons et à écouter leur écho pour localiser les éléments d’un environnement ». C’est ce que font, par exemple, les chauves-souris ou certains cétacés…

Le « bruit » comme repère

Cette perception des obstacles et du monde qui l’entoure n’est donc possible que grâce aux sons qu’il entend. « Si on me fermait les oreilles, si je devais faire le même chemin avec les oreilles fermées, je tâtonnerais », confirme Nay-Huot. « Je n’irais pas droit, je serais comme un mec qui est bourré, rigole-t-il. Du coup, quand il y a beaucoup de bruit, ça parasite quand même ».

Puisque Nay-Huot est non-voyant, il n’utilise pas directement son cortex visuel, c’est-à-dire la zone de son cerveau qui gère les informations visuelles. Mais son cortex visuel s’est directement « connecté » à son cortex auditif (qui gère les sons). C’est de cette façon qu’il peut « voir avec ses oreilles », ce qui n’est possible que parce que le cerveau est « plastique », qu’il sait parfois s’adapter à des changements d’environnement.