Des chercheurs canadiens ont annoncé avoir identifié le plus ancien cas de carie dentaire jamais enregistré chez un mammifère jusque-là. Une cavité due à une infection de ce type a en effet été découverte sur les restes fossilisés d’une dent d’un primate vieux 54 millions d’années. L’animal était un Microsyops latidens, précise l’étude sur le sujet parue ce jeudi dans Scientific Reports et relayée par Geo.

Il s’agit d’une créature grande comme un écureuil et vivant dans les arbres. Les chercheurs ont mis au jour la carie en étudiant de près les 1.030 fossiles de dents et de mâchoires retrouvés lors de fouilles archéologiques sur le site de Bighorn, dans le Wyoming (Etats-Unis). Outre l’ancienneté exceptionnelle de l’infection, les scientifiques ont été marqués par le nombre de caries repérées dans les dentitions passées au crible.

Forte présence des fruits et autres éléments sucrés dans leur alimentation

Ils ont constaté que 7,48 % des individus présentaient des caries dentaires. Le chiffre montait même à 17,24 % au cours d’un intervalle de temps spécifique. Les observations des experts ont permis de montrer les effets des régimes alimentaires des animaux sur leur santé dentaire. La prévalence des caries s’explique ainsi en partie par la forte présence de fruits et autres éléments sucrés dans la nourriture de ces mammifères.

La période pendant laquelle le taux de caries a grimpé correspondrait à un changement temporaire d’alimentation impliquant une consommation encore plus importante de fruits et nourriture sucrée. Les chercheurs en ont donc déduit que les habitudes alimentaires des Microsyops latidens avaient évolué avec le temps. Ils ont estimé que des changements climatiques avaient pu modifier la végétation et la disponibilité de certains aliments. « Les caries fournissent […] un aperçu des facettes importantes de la vie d’un individu, comme son alimentation et son état de santé », ont expliqué les auteurs de l’étude.