Depuis le début de l’épidémie du coronavirus, une dizaine d’Américains ont déjà été rapatriés de Wuhan en Chine. Parmi eux, Frank Wucinski et sa fillette de 3 ans. Originaire de Pennsylvanie mais vivant en Chine depuis quinze ans, il a accepté d’être rapatrié à la demande du gouvernement. Aujourd’hui sain et sauf, il était loin de se douter que c’est lui qui réglerait la facture, qui s’élève à des milliers de dollars.

Début février à Wuhan, alors que le nombre de cas se multiplie, sa femme est contaminée par le virus, ainsi que son beau-père qui en décède. Sur demande du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), agence fédérale de santé publique américaine, sa fille et lui sont rapatriés aux Etats-Unis. Sa femme elle, de nationalité chinoise, n’est pas concernée par le rapatriement.

Selon The Intercept, avant d’embarquer dans l’avion-cargo qui le ramènerait aux Etats-Unis, il savait déjà qu’il allait devoir rembourser le gouvernement pour le trajet. Une somme qui s’élève déjà à 2.200 dollars, soit près de 2.000 euros.

A ce stade, il n’avait néanmoins aucune idée que la facture continuerait d’augmenter. En arrivant sur le sol américain, sa fille et lui doivent observer une période de quarantaine de deux semaines sur une base militaire près de San Diego. Durant cette période, ils sont sous l’obligation d’aller à deux reprises dans un hôpital pour enfants, proche de la base militaire. Une première fois à leur arrivée, une seconde fois quand sa fille de trois ans, Annabelle, est entendue en train de tousser. Les multiples tests au coronavirus reviennent négatifs à chaque fois pour l’un et l’autre.

Confusion sur le payeur

Après la fin de sa quarantaine, il part vivre chez sa mère. Sur place, une pile de factures médicales s’élevant à 3.918 dollars l’attend. Docteurs, radiologistes, ambulances… Cela fait désormais plus de 6.000 dollars à régler depuis son rapatriement, des frais non pris en charge par son assurance qui n’est pas valable aux Etats-Unis. « Je supposais que tout était pris en charge. Nous n’avions pas vraiment eu de choix. Quand les factures sont arrivées, c’est comme si j’avais pris un coup de poing à l’estomac. Je me suis dit : comment je vais faire pour payer tout ça ? » a déclaré Frank Wucinski au New York Times.

Selon The Intercept, un porte-parole de l’hôpital où Frank et sa fille ont passé les tests a assuré qu’il s’agissait d’une erreur et que la facture serait envoyée au gouvernement. Il reste tout de même une partie non négligeable à la charge de Frank Wucinski : le trajet en ambulance de la base militaire à l’hôpital, 2.598 dollars pour 20 minutes de trajet, et 90 dollars pour le radiologue – externe à l’hôpital – qui a analysé ses radios.

Un cas non isolé

« J’ai une question, pourquoi sommes-nous facturés pour des séjours à l’hôpital, s’ils étaient obligatoires et que nous n’avions pas le choix ? » se demande Frank au Times.

Dans un pays où la gestion de la crise du coronavirus est vivement critiquée, Frank n’est pas le seul à avoir vécu cette expérience. Le mois dernier, un homme revenu malade de Chine s’est rendu dans un hôpital pour se faire tester au coronavirus. Bien que les tests soient revenus négatifs, il s’est tout de même retrouvé avec une facture de 1.400 dollar, comme le rapporte le Miami Herald. Mais sous la condition de fournir un dossier médical sur les trois dernières années. Sans cela, c’est plus de 3.000 dollars qu’il aurait dû régler pour effectuer des tests supplémentaires.

En attendant d’avoir accès à son compte en banque chinois, Frank a lancé une cagnotte en ligne pour l’aider à s’en sortir financièrement.