SUPER MAMANEn Guinée, une candidate au baccalauréat accouche puis reprend l'examen

Guinée: Une candidate au baccalauréat accouche puis reprend l'examen

SUPER MAMANMoins d'une heure après avoir mis son fils au monde,  Fatoumata est retournée en salle d'examen
Une main de bébé. Illustration.
Une main de bébé. Illustration. - Salman Metobo
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une étudiante qui se présentait à l’épreuve de physique du baccalauréat en Guinée a quitté précipitamment la salle d’examen pour accoucher, puis a repris l’épreuve moins d’une heure plus tard, après avoir donné naissance à un petit garçon, a-t-elle indiqué jeudi.

Tôt mardi matin, Fatoumata Kourouma Condé, 18 ans, a ressenti des douleurs annonçant l’imminence du terme de sa première grossesse. Mais elle a décidé de se rendre à la première épreuve du bac au Lycée Grand-Ducal de Mamou, à quelque 250 km à l’est de Conakry, a-t-elle expliqué par téléphone, confirmant des informations de la presse locale. « J’ai pris mon courage à deux mains, je suis allée en salle d’examen sans rien expliquer à mon mari, ni au délégué du ministère (de l’éducation), de peur qu’on me demande de rester à la maison ou d’aller voir mon médecin », a-t-elle confié.

Une dizaine de minutes de travail

Vers 8h30, alors que l’épreuve de physique avait déjà commencé, l’examinateur a constaté qu’elle était sur le point d’accoucher. « Il fallait l’évacuer vers une maternité », a expliqué Mohamed Diakité, le responsable du centre d’examen. Transférée au centre de santé de la ville, Fatoumata Condé a donné naissance à un garçon après une dizaine de minutes de travail et, vers 9h10, elle était de retour en salle d’examen. « C’était inimaginable que je rate une seule épreuve de mon examen que j’ai préparé toute l’année », a-t-elle expliqué.

« J’étais heureuse d’avoir mis au monde un petit garçon, mais angoissée de rater » l’examen, se souvient-elle. « Lorsque mes proches sont arrivés à la maternité, j’ai fait une toilette rapide et j’ai filé en salle d’examen, au grand étonnement du personnel médical, de ma famille et de tout le monde au centre d’examen », a précisé la jeune femme.

Son mari, un caporal-chef de la gendarmerie, « est heureux » et « ne fait que raconter cette histoire insolite à tout le monde, surtout à ceux qui prennent le temps d’aller à la maison voir cette brave femme et d’embrasser le nouveau-né », a confié un proche de la famille, en souhaitant que le jeune enfant soit prénommé « Espoir ». « Tout le monde à Mamou les félicite et nous prions Dieu pour que Fatoumata ait son examen de baccalauréat », a-t-il ajouté.