INSEMINATIONUn médecin accusé d’avoir inséminé plusieurs femmes avec son propre sperme

Canada: Un médecin accusé d'avoir inséminé plusieurs femmes avec son propre sperme

INSEMINATIONEntre 50 et 100 bébés sont nés grâce à son sperme ou à celui d’un donneur qui n’était pas celui voulu par la mère
Une préparation de sperme destiné à une insémination artificielle dans un laboratoire de Melbourne, Australie.
Une préparation de sperme destiné à une insémination artificielle dans un laboratoire de Melbourne, Australie. - SIPA
20 Minutes avec agences

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Faute professionnelle. Un médecin a été radié mardi au Canada pour avoir inséminé plusieurs femmes avec son propre sperme ou celui de mauvais donneurs pendant plusieurs dizaines d’années. L’homme est un docteur spécialiste de l’infertilité, basé à Ottawa.

Le comportement de ce médecin, âgé de 80 ans, a été jugé « consternant » et « répréhensible » par la commission disciplinaire de l’ordre des médecins de l’Ontario. Il a, en plus de sa radiation, été condamné à une amende de 10.000 dollars canadiens (6.700 euros).

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Deuxième condamnation

« Vous avez trahi la confiance [de vos patients], durement affecté des personnes et leurs familles, et provoqué des dégâts irréparables [sur] plusieurs générations », précise la décision de l’ordre. Le médecin n’était pas présent à l’audience. Ses avocats ont indiqué qu’il ne contesterait pas la peine.

Le docteur avait déjà renoncé à sa profession en 2014 après une première action disciplinaire. Il avait été reconnu coupable d’avoir inséminé trois femmes avec le sperme d’un mauvais donneur, invoquant à l’époque une erreur de manipulation.

Une quinzaine d’enfants déjà retrouvés

L’homme est maintenant sous le coup d’une action collective pour une série d’inséminations menées avec le sperme d’un mauvais donneur (pas celui du père ou du donneur choisir). Entre 50 et 100 bébés sont nés de ces opérations. Dans onze cas, il a inséminé les futures mères avec son propre sperme.

Ses pratiques ont été découvertes quand l’une des enfants nés d’une insémination artificielle a cherché son géniteur par test ADN. La jeune femme a alors appris que le médecin était son père biologique. Elle a expliqué à l’ordre des médecins avoir ressenti de la « répulsion », l’impression qu’elle était « contaminée ». « A ce moment, ma vie a changé pour toujours », a-t-elle témoigné.

Son père, gravement malade, a dû apprendre à vivre avec cette idée. Quant à sa mère, « elle a dû digérer le fait que quelque chose était arrivé à son corps à son insu ou contre son gré », a poursuivi la jeune femme. Cette dernière assure avoir déjà retrouvé 15 de ses demi-frères et demi-sœurs et s’attend à en trouver d’autres.