DÉFENSEPour se défendre des tueries, une université s’arme de palets de hockey

Etats-Unis: Une université s’arme de palets de hockey pour se défendre des tueries

DÉFENSELe règlement de l’université interdit les armes…
Naomi Mackako

Naomi Mackako

Afin de lutter contre le phénomène de tueries de masse dans les établissements scolaires, devenues quotidiennes aux Etats-Unis, l’université d’Oakland distribue des palets de hockey, rapporte un site d’information local.

Le chef de la police a déclaré à une chaîne locale que les palets étaient remis aux professeurs ainsi qu’aux étudiants afin qu’ils puissent riposter en cas d’épisode meurtrier dans l’établissement. Ce dispositif a été proposé au cours d’une session de formation de sécurité en mars dernier. L’université ayant une politique sans arme, les projectiles visent à distraire et déstabiliser l’éventuel tireur.

Lancer tout et n’importe quoi

Gordon, un ancien entraîneur de hockey, qui participait à la formation salue cette décision. « Tout objet lourd qui peut être lancé causera des dégâts, des blessures et c’est exactement ce que l’on veut », a-t-il déclaré. Le palet de hockey était une « idée impulsive » mais on peut lui accorder du crédit, estime Gordon. Il en a lui même déjà fait l’expérience en étant frappé à la tête avec un palet et avoue que cela lui avait fait « très mal ». « Prenez tout ce que vous avez. Une agrafeuse, un livre… Tout. Soyez prêts et chargez-le [tireur] », a-t-il ajouté. En outre, la formation encourage à fuir si possible ou à se cacher. Lancer des palets de hockey est envisagé en derniers recours.

La distribution de palets de hockey a commencé ce mois-ci. Le syndicat en a acheté 2.500 - à 94 cents pièces - 800 pour les membres du syndicat et 1.700 autres pour les étudiants. Pour Garry J. Gilbert, professeur à l’université, cette initiative est « idiot [e] ». « Vous parlez de se défendre face à un fusil d’assaut avec des palets de hockey ? », s’est-il emporté. Même s’il est sceptique, il reconnaît qu’il est important de préparer enseignants et étudiants au pire. « Aucun de nous ne veut faire face à un assaillant armé », a-t-il avoué.

En parallèle, l’université a débuté une campagne pour recueillir des fonds pour l’installation de serrures à l’intérieur des salles de classe. Pour l’instant, les espaces d’étude ne peuvent être verrouillés que de l’extérieur. « Nous savons que le fait de verrouiller la salle de classe en soi est un élément dissuasif important », a déclaré Gordon.