Charente-Maritime: Face au tollé, la fédération renonce à sa prime aux plus gros chasseurs de renards
RETROPEDALAGE•La fédération de chasse de Charente-Maritime a proposé une compétition, avec prime à la clé, à ses membres qui s’illustreraient dans la chasse aux renards. Devant le tollé soulevé, elle y a finalement renoncé…E.P. avec AFP
L'essentiel
- La fédération de chasseurs de Charente-Maritime a proposé des gratifications aux meilleurs chasseurs de renards.
- Elle déclare vouloir encourager la régulation de la population de renards mais les associations de défense de l’environnement se sont élevées contre cette mesure.
- Face au tollé, la fédération de chasseurs de Charente-Maritime a finalement fait marche arrière mercredi soir
Son idée pour réguler la population de renards a suscité un tollé. La fédération de chasse de Charente-Maritime a récemment proposé à ses membres une « prime » au mérite allant jusqu’à 500 euros, pour les chasseurs qui tueraient le plus de ces animaux. « Devant l’incompréhension suscitée par la mesure d’encouragement au prélèvement » et face à une « polémique injustifiée », la fédération départementale des chasseurs a annoncé qu’elle « retirait la mise en place de la gratification annoncée », selon un communiqué, diffusé mercredi soir.
Il y a quelques jours, la fédération départementale avait offert de rembourser le permis de chasse et l’assurance « à tous les chasseurs qui rapporteront, individuellement, au moins 35 queues-de-renard capturés durant la saison (du 1er juillet au 30 juin) ». A cette récompense venaient s’ajouter « 500 euros de bons d’achat pour le chasseur ayant rapporté le plus de queues de renard, 350 euros pour le deuxième et 150 euros pour le troisième ».
Les associations opposées à la mesure
L’initiative, dans le cadre d’un plan « en faveur du petit gibier » qui s’attaquait également aux corneilles, avait suscité un tollé, particulièrement dans les associations de défense de l’environnement. Pour Patrick Picaud, président de Nature Environnement 17, les « corneilles sont nuisibles pour le monde agricole, et leur régulation n’est pas catastrophique car on est loin de la raréfaction. Mais les renards… La population n’est pas chiffrée et personne ne sait combien sont déjà abattus chaque année ».
Le président du Groupement des agriculteurs bio (Gab17) Vincent David a estimé que « ce n’est pas en supprimant la biodiversité qu’on va améliorer la biodiversité », ajoutant que le « vrai problème, c’est le sanglier et le chevreuil, que les chasseurs ne gèrent pas du tout ». Tous deux s’inquiétaient du possible effet dévastateur que peut entraîner la course aux bons d’achats si les 19.000 chasseurs de Charente-Maritime voulaient les obtenir.
La Fédération des chasseurs de Charente-Martime a néanmoins précisé qu’elle savait pouvoir « tout de même compter », prime ou pas prime, « sur l’engagement des chasseurs pour réguler la population » des renards et corneilles, espèces classées nuisibles. Selon une étude de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) de 2014-2015, 400.000 renards sont tués chaque année en France.