VIDEO. New York: Première mondiale, un artiste marseillais projette le portrait d’habitants à Central Park
STREET ART 2.0•L’artiste marseillais Philippe Echaroux projette les portraits d’habitants sur les arbres de Central Park pour sensibiliser à l’écologie…Adrien Max
L'essentiel
- L’artiste marseillais Philippe Echaroux a projeté pour la première fois des portraits d’habitants sur les arbres de Central Park à New York.
- Derrière la démarche artistique, Philippe Echaroux veut sensibiliser sur l’écologie.
Personnifier la nature pour capter toute son importance. Le photographe et artiste marseillais Philippe Echaroux revient avec un nouveau projet artistique et écologique, en forme de suite à son projet réalisé en Amazonie en 2016. Il avait tiré le portrait de membres d’une tribu amazonienne, avant de les projet sur les arbres pour sensibiliser à l' écologie et à la déforestation.
Cette fois-ci son terrain de jeu diffère, puisque Philippe Echaroux a posé ses valises pendant 15 jours à New York, au cœur de la jungle… urbaine pour faire émerger A World First in New York. « Contrairement à l’Amazonie, la nature est cloisonnée à New York. Elle se concentre à Central Park, c’est un symbole. On a besoin de la nature mais on l’encercle jusqu’à lui donner une forme géométrique à l’image des villes américaines. C’est l’opposé à l’Amazonie », explique l’artiste.
Du « jamais fait », avec un message porteur
Derrière cet engagement écologique, que l’on retrouve comme fil rouge dans chacun des projets de Philippe Echaroux, se cache également une démarche artistique novatrice. « Quand on pense à New York on se dit que tout a déjà été fait, que c’est justement un peu surfait, qu’il est impossible d’être innovant. En projetant ces portraits dans les arbres de Central Park j’ai voulu faire quelque chose qui n’avait jamais été fait, et dont le message est porteur », détaille Philippe Echaroux.
Comme à son habitude, il a déambulé dans les rues de la grosse pomme à la recherche de personnes prêtes à se faire photographier. « Ce n’est vraiment pas la partie la plus facile, on a environ 90 % de refus. Les gens ont très peu de temps, où ne veulent simplement pas se faire photographier même si je leur explique le but de la démarche », raconte le street artiste.
« Revenir à 4 heures du matin pour avoir la brume sur les immeubles »
Une fois les portraits réalisés, Philippe et son acolyte se rendent de nuit à Central Park, pour afficher les photos dans les arbres à l’aide d’un projecteur. Le street art 2.0, ou le street art le plus éphémère. « Lorsqu’il y avait du monde autour de l’endroit où l’on projetait les portraits, on restait plus longtemps pour échanger avec les gens. D’autres fois on faisait ça plus rapidement parce qu’on n’avait pas d’autorisation. Il a même fallu revenir à 4 heures du matin pour avoir la brume sur les immeubles en arrière-plan, l’ambiance était dingue on se serait cru dans un film d’horreur », se remémore Philippe, mi artiste, mi-explorateur.
Bien sûr l’esthétique des photos est l’objectif premier à atteindre. « Il faut que ça plaise visuellement, et ensuite 3 % des personnes creuseront pour connaître le contexte du projet », explique, lucide, Philippe. Surtout, chaque nouveau projet est un défi. « Plus t’avances et plus tu es attendu au tournant. Les gens doivent se dire "ouais c’est cool, mais c’est chaud à faire aussi". Je me rattache sur ce qui a été fait et j’essaye de rajouter un truc pour ne pas décevoir », avance-t-il. Avec un tel spectacle, peu de chance que les écureuils de Central Park aient été déçus.