Une piste de skate dans une église, à la place des bancs des fidèles ? L’idée peut paraître complètement dingue mais pourrait bientôt concerner la chapelle du Martray, à Nantes. Cette église à l’abandon du XIXe siècle (quartier Viarme), qui se cherche une nouvelle vie dans le cadre d’un grand appel à projets lancé par la ville, a tapé dans l’oeil des skaters de Unity 4 ride. L’association vient d’ailleurs de présenter un dossier complet pour transformer ce lieu de culte en « temple du skate ».

« Depuis plusieurs années, on recherche un skatepark couvert pour le club, un lieu associatif pour développer la pratique et la démocratiser, explique Guitchom Fournier, le président de l’association. Il y a déjà une église de la sorte en Espagne, pourquoi pas ici ? Et puis j’adore ce parallèle entre le skate et la religion : le BMX, la glisse, c’est une histoire de passion ! »

Chantier participatif

Au-delà d’avoir eu une bonne idée, Unity 4 ride assure que sa réalisation est « tout à fait possible, techniquement et financièrement ». L’association, à qui l’on doit déjà le skate-ô-drome des dernières éditions du Voyage à Nantes, s’est rendue plusieurs fois sur place pour prendre toutes les mesures, avec les architectes du groupe.

« C’est un peu petit, environ 200 m2, mais on peut y mettre un bowl, et accueillir une vingtaine de personnes dans de bonnes conditions, continue Guitchom Fournier. On a fait des premiers plans mais l’objectif est de concevoir le site collectivement, puis d’inviter les riders à un chantier participatif. »

Le skatepark, dont le budget est évalué à 10 ou 15.000 euros, devra cependant passer plusieurs étapes pour voir le jour dans ce lieu insolite. Il faut d’abord que la ville de Nantes, qui a reçu d’autres propositions pour transformer la chapelle, la sélectionne parmi celles qui seront soumises au vote des habitants, au printemps prochain. « Il y a une forte demande, est convaincu Guitchom Fournier. Ce lieu pourra recevoir des scolaires, on pourra y donner des cours et organiser des événements. Maintenant, on est conscients des possibles nuisances pour le voisinage, et que l’espace n’est peut-être pas idéal… Mais si on a les clés, c’est sûr, on le fera ! »