Les extraterrestres réduits au silence par les téléphones. Dans la région de Guizhou, à Pingtang, lesautorités chinoises ont construit un gigantesque radiotélescope, le Télescope d’ouverture sphérique (FAST) destiné à capter les sons de l’espace pouvant être liés à une vie extraterrestre.

Surnommé l « 'Oeil du paradis chinois », la parabole mesure 500 mètres de diamètres et peut enregistrer des signaux très faible tels que les ondes gravitationnelles émises par de lointaines étoiles magnétisées.

Evidemment, le radiotélescope a vite attiré les touristes, chinois et étrangers, venus voir la plus grande construction humaine destinée à entendre les civilisations extraterrestres. Selon le département du tourisme local, ils auraient ainsi été plus de 3.8 millions de visiteurs à se déplacer entre janvier et juin 2017. Une moyenne de 20.000 personnes par jour, soit beaucoup plus que le site ne peut en accueillir.

Les téléphones brouillent les ondes

Cependant, ce ne sont pas les touristes en eux-mêmes qui dérangent les scientifiques, mais bien les téléphones qu’ils emmènent. Ces derniers « ont du mal à définir une bonne manière d’utiliser le FAST pour parvenir aux mêmes résultats donc ils ne veulent pas que trop de touristes viennent visiter » selon Wu Xianping, un chercheur de l’observatoire astronomique national chinois et expert travaillant au FAST, interrogé par Caixin.

Les autorités ont donc banni les téléphones, aussi bien ceux des employés que des visiteurs qui entrent dans la zone de 5 kilomètres autour de la parabole. Mais certains outrepassent ces réglementations, comme le prouve une photo postée par Xinhua en octobre, montrant une touriste avec son téléphone près du radiotélescope. Alors, pourquoi ne pas interdire la zone aux touristes ? Parce que la venue de 3.8 millions de visiteurs a largement contribué à booster l’économie locale, en peine depuis que le gouvernement a dû déplacer quelque 9.000 personnes durant la construction du télescope. En 2016, la région de Pingtang a enregistré 5.5 millions de yuans de recettes touristiques, soit 3 fois les recettes de 2010.