PLANETEArctique: Le permafrost fondu laisserait s'échapper du gaz hilarant

Arctique: Le permafrost fondu laisserait s'échapper du gaz hilarant...et polluant

PLANETESelon une étude finlandaise publiée le 30 mai, la fonte du permafrost arctique causée par le réchauffement climatique entraîne l’apparition de gaz hilarant…
Marie Lombard

Marie Lombard

Et pourtant on a jamais si peu ri. Selon une étude finlandaise parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences mardi 30 mai, le réchauffement climatique, qui fait fondre les glaces de l’Arctique, libère des nuages de protoxyde d’azote (N2O), ou gaz hilarant. Et avec la hausse des températures, ces émissions risquent d’être de plus en plus importantes.

Un gros pouvoir de réchauffement

Ce gaz « apparaît de façon sporadique dans les tourbières du permafrost (ou pergélisol), sorte de gel qui recouvre un quart de l’Arctique », note la coauteure de l’étude Caroline Voigt, interviewée par la radio ABC. La mauvaise nouvelle c’est que ce gaz hilarant, qui contient du nitrogène, a un pouvoir de réchauffement 300 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.

« Jusque-là, les émissions de protoxyde d’azote depuis le sol de l’Arctique étaient considérées comme négligeables, raconte la chercheuse, parce que la quantité de nitrogène était probablement assez basse à cause du climat froid. »

La fonte des glaces près du Groenland
La fonte des glaces près du Groenland - JOHN MCCONNICO/AP/SIPA

Seulement voilà, après plusieurs mois d’étude sur des morceaux de permafrost en Laponie finlandaise, les chercheurs ont découvert que les tourbières apparues après sa fonte laissaient s’échapper d’autant plus de gaz hilarant qu’elles sont vierges de végétation. En effet, « les plantes absorbent l’azote du sol et réduisent le stock disponible pour la production de protoxyde d’azote ». Et sans plantes, les émissions de protoxyde d’azote produites par les tourbières s’échappent dans l’atmosphère à la manière d’un gaz à effet de serre.

Pour l’heure, les climatologues s’intéressent plus au méthane qu’au gaz hilarant, car les émissions du second sont plus négligeables. Cette donne pourrait toutefois changer avec le dégel accéléré du permafrost. Selon franceinfo, « un autre chercheur interrogé par ABC précise toutefois que cette étude ne peut livrer que des informations partielles à la compréhension du phénomène, car les échantillons de pergélisol ont été congelés et réchauffés en laboratoire ».