VIDEO. #FertilityDay, la campagne pour inciter à procréer qui agace les Italiens
GROSSESSE•Le ministère de la Santé a manqué de tact avec une campagne contre le déclin démographique de l’Italie…20 Minutes avec AFP
«La beauté n’a pas d’âge. La fertilité si. » Cette phrase est l’un des nombreux slogans encourageant à la qui tournent sur le web (et désormais au-delà). Elle accompagne l’image d’une jeune femme tenant un sablier, son autre main posée sur le ventre.
Cette publicité fait partie de la campagne lancée mercredi par le ministère de la Santé italien en prévision du 22 septembre, désigné comme le « jour de la fertilité », dans le cadre d’un grand « plan national pour la fertilité » ( ). Et ces premières affiches au ton impérieux ont fortement déplu.
Autres slogans : « Des parents jeunes. Le meilleur moyen d’être créatif », « « Bouge toi. N’attend pas la cigogne », ou encore « La fertilité est un bien commun ». Les affiches ont été détournées sur Twitter, à base de comparaison historique et de rappel sur la situation économique de l’Italie. Dans la parodie ci-dessous, la nouvelle légende indique « Ma grossesse dure beaucoup plus que mon contrat ».
aL’écrivain Roberto Saviano, auteur de , a lui écrit sur Twitter que le « #FertilityDay est une insulte pour tout le monde : pour ceux qui ne réussissent pas à procréer et pour ceux qui voudraient, mais n’ont pas de travail. Et le 22, ça va ruiner mon anniversaire ». Le matin, il a posté un long message pour démonter la campagne du ministère.
« Les critiques du #FertilityDay sont ridicules », a en revanche réagi un collectif d’associations de défense de la famille. « Dans le pays du suicide démographique, il faudrait faire beaucoup, beaucoup plus ».
« Aucun de mes amis n’a eu ses enfants après avoir vu une pub »
La ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, ne s’est pas démontée et a insisté sur l’utilité de ce plan national pour la fertilité. Centriste catholique pratiquante qui a accouché de jumeaux l’année dernière, elle a annoncé jeudi soir que la campagne allait être revue : « La campagne ne plaît pas ? Nous en ferons une autre. #fertilityday c’est plus que deux affiches, c’est la prévention, et la santé des Italiens. » Mais le chef du gouvernement, , interrogé jeudi à la radio, a semblé prendre ses distances : « A ce que j’en sache, aucun de mes amis n’a eu ses enfants après avoir vu une pub ».
Cette campagne intervient alors que l’Italie affiche le taux de natalité le plus faible de l’Union européenne et l’un des plus bas au monde, avec seulement 8 naissances pour 1.000 habitants l’an passé. Au total, l’Italie a vu naître 485.000 enfants l’année dernière, un plancher historique, même pas à la moitié du niveau des années 1960. Sur l’année 2015, était de 2,08 enfants par femme, contre 1,43 de l’autre côté des Alpes.