Avec #IamNotAfraidToSayIt, les victimes de viol russes et ukrainiennes brisent un tabou
RESEAUX SOCIAUX•Depuis quelques semaines, les victimes de viol russes et ukrainiennes racontent leurs histoires sur Internet et brisent la culture du silence imposée dans les pays de l’est…P.F.
Tout est parti d’une discussion de trop concernant une victime de viol qui aurait « provoqué » son agresseur. Une énième réflexion qui a convaincu Anastasia Melnychenko de prendre les armes sur les réseaux sociaux et de se battre contre les tabous entourant les agressions sexuelles dans les pays d’ex-URSS.
Dans un post Facebook, la jeune femme a lancé le hashtag #IamNotAfraisToSayIt ( #яНеБоюсьСказати en Russe) et raconté son agression sexuelle en exhortant les femmes russes et ukrainiennes ayant vécu la même chose à parler.
« Nous n’avons pas à nous excuser. Ce n’est pas nous qu’il faut blâmer, mais les violeurs. Je n’ai pas peur de parler et je ne me sens pas coupable », a expliqué la jeune militante ukrainienne.
Accuser la victime
Son post très repris sur Facebook a fait des émules et le hashtag #IamNotAfraidToSayIt a été très utilisé par d’autres jeunes femmes qui ont-elles aussi souhaité raconter leur histoire. Une initiative qui a permis d’ébranler la culture du silence imposées aux victimes de viol dans les pays d’ex-URSS.
« Dans notre société, accuser la victime, c'est la norme, a dénoncé Anastasia Melnychenko. C'est pour ça que les femmes restent silencieuses face aux abus. Elles ne parlent pas de ces incidents avec leurs proches ou la police car elles ont peur d'être jugées coupables. »
En Russie, la Chambre civile, qui regroupe des représentants de la société civile, a été jusqu'à demander aux femmes victimes de viol de ne pas « outrepasser » les limites de la légitime défense, sous peine d'être poursuivie.
De nombreux internautes ont salué l’initiative et affirmé leur soutien aux femmes russes et ukrainiennes.
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