Elles veulent sauver le soldat Dilma. Deux amies de la présidente de gauche du Brésil Dilma Rousseff, actuellement suspendue de ses fonctions pour une procédure en destitution, ont lancé mercredi un projet de « crowdfunding » (financement participatif) pour financer une campagne contre cette procédure.

Financer ses déplacements pour défendre sa cause

Baptisée « En marche vers la démocratie - Tous pour Dilma », l’initiative de deux de ses amies qui ont lutté avec elle contre la dictature dans les années 1970, a été montée sur la plateforme de financement participatif «Catarse.me ». En 18 heures à peine, elle a déjà recueilli près 197.000 réais (environ 55.000 euros) en 2.675 micro-dons qui allant de dix à 5.000 réais.

Le projet cherche à pallier les restrictions financières imposées par le gouvernement par intérim de Michel Temer, qui l’a remplacée, pour empêcher Dilma Rousseff de voyager à travers le Brésil et de défendre sa cause jusqu’à ce que le Sénat décide fin août s’il doit la destituer définitivement pour maquillage présumé des comptes publics.

La dirigeante de gauche de 68 ans continue à habiter au palais présidentiel de l’Alvorada, à la sortie de Brasilia. Mais elle affirme quele gouvernement de Michel Temer, son vice-président qu’elle accuse d’avoir ourdi un « coup d’Etat parlementaire », lui a restreint l’utilisation d’avions officiels pour ses déplacements dans le pays et qu’il lui a même coupé les vivres.

« Il y a des gens prêts à payer pour les voyages de Dilma Rousseff »

Une initiative diversement accueillie par ses compatriotes sur les réseaux sociaux. « Hahaha… Dilma Rousseff lance une campagne de crowdfunding pour payer ses frais de voyage à travers le Brésil », ironise un journaliste du pays.

« La présidente écartée du pouvoir Dilma Rousseff fait du crowdfunding ? ! Si c’est moche pour elle, imaginez ce que c’est pour nous », renchérit un confrère.

« Quand vous vous sentez complètement crétins, rappelez-vous qu’il y a des gens prêts à payer pour les voyages de Dilma Rousseff », plaisante un internaute.

Dans le même temps, d’autres se demandent « Qui finance les voyages de la présidente ? ».

Objectif : 500.000 réais

« Il est important d’ouvrir un compte où les gens puissent faire des dons (…) que la présidente puisse utiliser lors de ses voyages », déclare Guiomar Silva Lopez, médecin de 72 ans dans une vidéo sur Internet. Lopez a partagé la cellule de prison où a été torturée et incarcérée Dilma Rousseff sous la dictature alors qu’elle était guérillera. Elle est à l’initiative, avec Maria Celeste Martinez, 74 ans, une autre opposante de gauche sous la dictature, de l’idée du « crowdfunding ». Le but du projet est de recueillir 500.000 réais (140.000 euros).

Ceux qui soutiennent financièrement Dilma Rousseff auront tous la même réponse quel que soit le montant déboursé : une mention sur le site dilma.com.br, une photo dédicacée en version digitale et une vidéo de remerciement.