Qui se souvient d’un film tourné par Shia LaBeouf ces deux-trois dernières années (depuis Nymphomaniac, disons) ? On l’avoue, pas nous. Et pourtant, l’acteur américain n’a jamais autant fait parler de lui que ces 24 derniers mois et des poussières. Non pas en raison de sa filmographie, donc, mais grâce à son œuvre quasi-sociologique sur les réseaux sociaux. En attendant son premier livre, 20 Minutes remonte le fil de la courte carrière sur le Web du fils spirituel de Norman et Pierre Bourdieu.

Un mystérieux jeu de piste sur Twitter

C’est le dernier coup de génie de Shia. Sur son compte Twitter, l’acteur a posté une série de coordonnées géographiques entre le 9 et le 22 mai. Pourquoi ? Il ne l’a évidemment pas dit - ce serait trop simple et banal. Alors plusieurs médias ont tenté de percer le mystère. La piste des coordonnées les a menés aux alentours du comté de Boulder, près de Denver, aux Etats-Unis. Soit le lieu où se trouvait l’artiste, accompagné de ses amis Nastja Säde Rönkkö et Luke Turner, pour donner une conférence au musée d’Art contemporain de la ville, sur le thème de la corruption (oui, Shia est aussi politologue).

Vingt-quatre heures en live dans un ascenseur

Avec Rönkkö et Turner, Shia a également passé 24 heures dans un ascenseur. C’était en février, à l’université d’Oxford, en Angleterre, pour une expérience baptisée #ELEVATE (toujours avoir un hashtag pour faire moderne). Evidemment, le tout était filmé grâce à une caméra à l’extérieur et diffusé en direct sur YouTube. A l’image, c’est donc une porte qui apparaît en gros plan, derrière laquelle Shia et ses amis reçoivent des étudiants de l’université. A revoir durant un week-end chez la belle-mère.

La permanence téléphonique filmée

Un mois plus tôt, en janvier, Shia avait proposé aux internautes de leur répondre par téléphone. Dans le cadre d’une exposition organisée à la galerie Fact de Liverpool, Shia et ses deux inséparables amis entendaient montrer par l’absurde comment les stars sont devenues des objets de consommation comme les autres, que la foule scrute via les réseaux sociaux. Ils ont donc passé tout un week-end à répondre au téléphone à ceux qui désiraient leur parler. Tout cela filmé par une caméra et retransmis sur YouTube en direct, évidemment, pour que les réseaux sociaux puissent s’approprier la performance. Nom du projet : #Touchmysoul (le hashtag, on vous a dit).

Trois jours en live devant ses propres films

Shia n’a donc pas peur de s’ennuyer. La preuve, en novembre 2015, dans un cinéma de New York, l’acteur s’est repassé l’intégralité des films dans lesquels il a joué. Et pour faire partager ce plaisir à toute la planète, il a évidemment retransmis la performance en direct sur YouTube. Une caméra a filmé tout du long le visage du jeune homme, plus ou moins intéressé par sa propre œuvre, plus ou moins réveillé aussi. C’est la plus grande performance de Shia, en tout cas en termes d’audience et de retentissement médiatique. Cadeau pour ceux qui ne l’ont pas vue : la première partie, d'une durée de dix heures.

Un plagiat et des fausses excuses sur Twitter

Quand Shia est convaincu de plagiat (son court-métrage Howard Cantour.com est très très proche d’une bande dessinée dont il n’est évidemment pas l’auteur), Shia en fait un spectacle. En décembre 2013, l’artiste a donc commencé par présenter ses excuses sur Twitter. Sauf que, très vite, des internautes se sont rendu compte que ses excuses étaient elles-mêmes des plagiats de diverses excuses de personnalités : Bill Clinton, Kanye West, Tiger Woods… LaBeouf cite même, sans le nommer, un internaute lambda qui avait posté un commentaire sur Yahoo ! Answers. Avant de conclure, dans une interview à un site Internet, qu'« au XXIe siècle, il n’y a plus de langage personnel ». Alors, génie ou imposteur ?