VIDEO. Steevy, l’inventeur de la «jingle dance», danse pour «20 Minutes»
VIDEO•Il interprète six nouveaux jingles publicitaires…Audrey Chauvet
C’est par un froid matin de janvier 2016 que la révélation est arrivée. Sur le quai de la gare Part Dieu à Lyon, ils sont des dizaines à grelotter en attendant le train. Parmi eux, celui qui allait devenir Steevy Djobijoba. Dans la morosité matinale, il est le seul à écouter ce que plus personne n’entend : la petite musique qui accompagne les messages de la SNCF. Il se met à danser légèrement, pour se réchauffer. Autour de lui, les gens sourient. Il recommence à danser, vraiment : des sourires apparaissent sur les visages, des applaudissements fusent. « J’ai ressenti une libération » : la vie de Steevy était sur le point de changer.
« Je n’ai jamais pris de cours de danse »
Le soir, chez lui, il demande à son épouse de le filmer. Il poste sur Facebook la vidéo de son interprétation du jingle de la SNCF : elle compte aujourd’hui plus d’un million de vues.
« J’ai reçu des centaines de messages de fans et de compliments », raconte Steevy. « Ces musiques font partie du quotidien et je m’aperçois que les gens ont envie de danser, de se libérer en quatre secondes sur un jingle. » Son succès sur le Web l’amène en quelques mois sur le plateau de Touche pas à mon poste et ce vendredi chez 20 Minutes.
Qui se cache derrière les guêtres du danseur ? Un homme de 43 ans, habitant en province, doté d’un métier « normal », d’une épouse rencontrée « sur une piste de danse lors d’un festival d’improvisation », et d’un bébé âgé d’un an. Fan de Philippe Katerine, avec qui il rêve de danser sur Musique d’ordinateur, et du film Billy Elliot, il est familier avec l’absurde et les rêves d’enfant. « Je n’ai jamais pris de cours de danse, mes parents ne voulaient pas. Plus tard, j’ai fait quelques spectacles dans le club de vacances où je travaillais mais on me mettait toujours au fond car je n’étais jamais synchro et je ne respectais pas la chorégraphie », confie Steevy.
Libérez le danseur en vous
L’improvisation est le secret de Steevy : il ne sait jamais ce qu’il va faire quand il se lance dans un nouveau jingle. « Il ne faut pas que ce soit trop chiadé », estime le danseur. SNCF, Ikea, Samsung, Decathlon sont les morceaux les plus connus de son répertoire : « Je les choisis un peu au hasard, pour leur musicalité et leur popularité », explique-t-il. « Les jingles, c’est la vraie musique populaire, un peu comme Les sardines de Patrick Sébastien ou Saga Africa. »
Déjà sollicité par des marques pour créer des jingles dansants, Steevy voit toujours plus haut : « J’adorerais faire le jingle Decathlon au sommet du Mont-Blanc ». Et aimerait surtout partager le sentiment de liberté que lui donne la danse : « La SNCF a mis des pianos dans les gares mais on pourrait faire quelque chose de moins élitiste en donnant envie aux gens de danser. Un retard de train pourrait devenir une occasion de danser et pas quelque chose qu’on subit, on organiserait des masterclass dans les wagons bar du TGV… Il y a en chacun de nous un "logo dancer". »