FÉMINISME GRAPHIQUEVagina Guerilla: Pour que la vulve s'empare de l'espace urbain

Vagina Guerilla: Un groupe d'amis milite pour populariser l'image de la vulve

FÉMINISME GRAPHIQUELes créateurs de l’initiative ont lancé une série de produits visant à promouvoir l’image du sexe féminin…
Hélène Sergent

H.S.

«Dessiner un zizi sur un mur ou un bout de papier est un geste quasiment inné chez tout un chacun. Pourquoi la représentation du sexe féminin n’aurait-elle pas droit de cité, elle aussi, sur nos murs ? ». C’est cette question qui a poussé un groupe d’amis parisiens à lancer, à l’été 2015, l’initiative « Vagina Guerilla », visant à promouvoir l’image du sexe féminin dans l’espace urbain. A travers un dessin universel, la bande d’amis a développé des stickers, des sacs en toile et des badges pour multiplier les moyens de diffusion. Un site dédié a été mis en ligne ainsi qu'’ un compte Facebook et Instagram.

Interrogés par Buzzfeed, les créateurs du mouvement détaillent l’idée initiale : « On voyait que c’était un peu tabou et qu’il y avait un vrai déséquilibre sur la manière de représenter les sexes (…) Pour la bite, il y a une représentation communément admise, comme une sorte de symbole. Ce déséquilibre dans les représentations graphiques en dit long sur la vision des hommes et des femmes dans notre société. On s’est dit qu’on allait essayer de lancer un mouvement à notre petit niveau, pour rééquilibrer les forces ».

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Une initiative qui n’est pas sans rappeler le combat menée par l’artiste japonaise Megumi Igarashi. Après avoir réalisé sculptures et dioramas à partir de moulages de sa vulve, l’artiste décide en 2013 de passer à la dimension supérieure et lance sur un site de financement participatif un appel de fonds pour réaliser un « kayak-vagin ». « En tant qu’artiste, je me concentre sur mon propre vagin, qui est le sujet de mes œuvres », explique Megumi Igarashi sur son site internet.

Un projet qui l’a toutefois conduite en prison pour avoir distribué « du contenu indécent », délit passible au Japon de deux ans d’emprisonnement et 18.000 euros d’amende. A l’époque, l’artiste expliquait : « Le manko (« vagin » en argot japonais), le vagin sont de vrais tabous dans la société japonaise […] Le pénis, en revanche, fait partie de la pop culture. […] Je voulais rendre le vagin plus décontracté et pop ». La relève française est désormais assurée.