C’est la belle histoire du week-end. Léa, une étudiante de Lille originaire de Compiègne, a publié vendredi dernier un selfie très émouvant sur sa page Facebook. Cette photo la présente en compagnie d’un sans-abri, pour qui la jeune femme réclamait un maximum de solidarité et de générosité. Elle voulait que l’image soit partagée par sa communauté, dans le Nord : elle l’a été partout en France.

Sa publication a été partagée près de 130.000 fois en moins de 48 heures

« Je croise ce Monsieur sans abri tous les vendredis depuis l’an dernier en revenant de la fac. Aujourd’hui c’était la dernière fois que je prenais cette route. Je me suis arrêtée, lui ai donné quelques madeleines et lui ai demandé s’il était d’accord pour que je mette une photo de lui sur Facebook pour un appel à la solidarité. Il a retiré sa pancarte où il est indiqué qu’il est SDF et il a accepté avec le sourire, le temps d’un selfie », écrit Léa sur son mur en demandant à ses amis qu’ils s’arrêtent eux aussi pour donner au sans-abri « un petit quelque chose […] J’aimerais que cette photo fasse le tour de Lille pour que ce Monsieur puisse passer un bon Noël grâce à vos petites pièces, pains au chocolat ou autre ». Le message a ému la toile : il a été partagé près de 130.000 fois en moins de 48 heures.

« Un selfie pour venir en aide à un SDF fait le buzz - https ://t.co/o293CBTVu6 pic.twitter.com/qSuVII2OKP — France 3 Nord (@F3nord) 13 Décembre 2015 »

« Les gens ont besoin de partager ces choses-là en ce moment »

Les internautes ont rapidement salué « le bel esprit » de l’initiative prise par Léa. Beaucoup se sont engagés sur des dons. Certains ont promis « un beau cadeau pour Noël », d’autres veulent un « colis », de l’argent… « Les gens ont besoin de partager ces choses-là en ce moment », a remarqué une jeune femme. Combien de personnes sont-elles réellement allées à la rencontre du sans-abri ? Le quotidien régional La Voix du Nord l’ignore mais le SDF, grâce au journal, a maintenant un prénom : « Il s’appelle Marin, il a 61 ans et il est bien loin de prendre la mesure des déclarations de solidarité dont il est le sujet sur Facebook », écrit-il.

Il a passé une nuit à l’hôtel

« Contre un ticket resto », le sexagénaire accepte d’échanger quelques mots : il explique avoir échappé à la gangrène, qu’il ne peut plus travailler et que le mollet très abîmé qu’il exhibe lui sert à faire la manche. Si l’homme « refuse de dire d’où il vient, ni depuis combien de temps il traverse Villeneuve-d’Ascq », il affirme avoir passé la nuit de samedi à dimanche à l’hôtel. Grâce à ses bienfaiteurs sur Facebook ? L’histoire ne le dit pas.