La carte des préjugés des Chinois sur les Européens

La carte des préjugés des Chinois sur les Européens

CLICHESDes Italiens faibles, des Russes qui aiment se battre ou des Danois tueurs de baleines, personne n’est épargné…
Anissa Boumediene

A.B.

Dis-moi ce que tu tapes et je te dirai ce que tu penses. Chaque année, le classement des recherches les plus répandues sur Google dévoile ce qui trotte dans la tête des Français. Idem pour Baidu, l’équivalent chinois du moteur de recherche, qui permet de découvrir ce que pensent les Chinois du reste du monde. Et nombreux sont les pays qui se font rhabiller pour l’hiver.

Les Français « arnaqueurs de touristes chinois »

Tout comme le géant américain, Baidu dispose d’une fonction de saisie semi-automatique, qui propose différentes suggestions, censée faciliter les recherches. L’outil, qui se base en grande partie sur les recherches les plus effectuées par les internautes, permet d’en apprendre beaucoup sur leurs préjugés. Et il semblerait que les Chinois en soient pétris, rapporte le magazine Foreign Policy, qui a répertorié les recherches Baidu les plus suggérées sur les différents pays d’Europe.

Et ça commence fort avec la France. Car ce qui travaille pas mal les habitants de l’Empire du Milieu, c’est, selon les résultats sur Baidu, qu'« il y a beaucoup de Noirs », et « pourquoi les Français cherchent à arnaquer les touristes chinois ». Ils se demandent aussi « pourquoi la France n’arrive pas à battre l’Allemagne ? ». D’ailleurs, les Allemands en prennent pour leur grade, eux que les Chinois considèrent comme le peuple qui « a tué les juifs ». Ambiance.

Entre clichés et parano

Quand on découvre les recherches les plus populaires, on se dit que si la Chine devait refaire la carte du monde, il y aurait de sacrés changements. A propos des Espagnols, les Chinois se demandent simplement « pourquoi ils n’annexent pas le Portugal ? ». Idem pour les Autrichiens qui, puisqu’ils parlent allemand, n’auraient qu’à « s’unir avec l’Allemagne ». Pas sûr qu’ils apprécient la suggestion.

Dans leurs penchants un tantinet paranos, les Chinois se demandent aussi « pourquoi la Pologne déteste la Chine ? » (le Premier ministre polonais avait boycotté la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin en 2008). La Turquie, elle, est réduite à son « opposition à la Chine ».

Dans la catégorie des clichés répandus, les Chinois s’accordent à dire, pêle-mêle, que les Grecs sont fauchés, que les Ukrainiennes sont belles, que les Hollandais sont grands et que la Suisse est neutre. Les Russes, eux, « aiment se battre » et les Italiens, qui auraient préféré ne pas figurer dans cette revue de poncifs, sont tout bonnement considérés comme « tellement faibles » ! Pendant ce temps-là, les Danois, eux, ne sont plus que des « tueurs de baleines ».