Tinder vrille sur Twitter après la publication d’un article
WEB•L’entreprise n’a pas vraiment apprécié un article de « Vanity Fair »…N.Beu.
Il y a un petit cœur qui bat dans Tinder. Vexée par un article de Vanity Fair analysant l’impact des sites et applis de rencontres sur les relations amoureuses, l’entreprise a publié une série impressionnante de tweets pour défendre sa création, mardi. Pour un résultat contrasté, au final.
Le site de référence américain Wired consacre un article à cet épisode, qu’il appelle « ouragan désastreux ». Tout a commencé mardi, à 11h59 heure de Los Angeles (21h59, à Paris), par un tweet adressé à Nancy Jo Sales, l’auteur de l’article de Vanity Fair, qui venait elle-même de publier un message évoquant une étude sur la proportion de personnes mariées sur Tinder. « Salut @nancyjosales, cette étude est incorrecte. Si vous êtes intéressée par une conversation factuelle, nous sommes là ».
« Hey @nancyjosales — that survey is incorrect. If you’re interested in having a factual conversation, we’re here. https ://t.co/SLWlTLvJuf — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
L’histoire aurait pu s’arrêter là, si le community manager n’avait pas publié ensuite une série de 30 tweets (sans compter les réponses). L’entreprise y oscille entre humour, défense acharnée de son produit et saillies à l’encontre de la journaliste et de son employeur.
« -@VanityFair Little known fact : sex was invented in 2012 when Tinder was launched. — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
« Fait peu connu : le sexe a été inventé en 2012 lorsque Tinder a été lancé », avant de pousuivre : « La possibilité de rencontrer des gens à l’extérieur de votre cercle de proches est une chose très puissante. »
« The ability to meet people outside of your closed circle in this world is an immensely powerful thing. — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
La réponse ne tarde pas : « Pas clair : Suggérez-vous que les journalistes ont besoin de votre accord pour écrire sur vous ? »
« @Tinder not clear : are you suggesting journalists need your okay to write about you ? — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
« If you want to try to tear us down with one-sided journalism, well, that’s your prerogative. — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
Tinder défend même son activité « politique ». « Parlez à nos utilisateurs en Chine et en Corée du Nord qui parviennent à rencontrer des gens sur Tinder alors qu’ils n’ont pas Facebook ». Et de poursuivre : « Discutez avec la journaliste au Pakistan qui a écrit juste hier sur le fait de trouver quelqu’un sur Tinder dans un endroit où l’homosexualité est illégale ».
« Talk to our many users in China and North Korea who find a way to meet people on Tinder even though Facebook is banned. — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
« Talk to the female journalist in Pakistan who wrote just yesterday about using Tinder to find a relationship where being gay is illegal. — Tinder (@Tinder) August 11, 2015 »
Problème : la communication de Tinder n’a pas forcément été bien perçue. Certains utilisateurs de Twitter s’en sont donnés à cœur joie pour se moquer, voire s’indigner de l’agressivité de la société. « C’est incroyable à quel point certaines entreprises sont sur la défensive quand les journalistes écrivent des articles sans embargo et sans relecture », a notamment écrit l'un d'eux.
« It’s incredible how defensive tech companies get when journalists write non-embargoed, non-chaperoned stories. pic.twitter.com/HLhIM8g8q7 — Kevin Roose (@kevinroose) 12 Août 2015 »
« @Tinder @nancyjosales I’ve never seen a brand meltdown in real time before… Where do I get my free shirt ? — Ian Chan (@theianchan) August 12, 2015 »
« @alexiskleinman Tinder is so butt hurt @nancyjosales swiped left — Kelly Chen (@chenkx) August 12, 2015 »
Paradoxalement, l’activité de Tinder sur Twitter a aussi relancé le buzz autour de l’article de Vanity Fair.
« @nancyjosales Hi, Nancy. I’m going to read your piece about Tinder because @Tinder let me know about it. — Jose Franco (@JoseFranco_) August 12, 2015 »
Pour éteindre l’incendie, l’entreprise a fini par envoyer un mail à Wired pour s’expliquer. « Nous avons une équipe passionnée qui croit vraiment en Tinder. Quand nous avons lu l’article récent de Vanity Fair sur la culture du dating, nous avons été attristés de voir que l’article n’évoque pas les expériences positives que la majorité des utilisateurs vivent quotidiennement. Notre intention était de mettre en avant les nombreuses statistiques et les histoires géniales qui sont parfois oubliées et, ce faisant, nous avons surréagi. » Pas sûr toutefois que tout ce petit monde fasse la paix autour d’un verre…