Un homme s’approche de la grille de la SPA de Mulhouse, glisse à travers le portail trois petits chiots noirs et quitte les lieux non sans laisser une gamelle d’eau et de croquettes. En postant cette vidéo sur son fil Facebook, la Société protectrice des animaux (SPA) de Mulhouse espérait, en cette période estivale propice à l’abandon des animaux, tirer la sonnette d’alarme (la vidéo est accompagnée de ce texte : « Voilà comment souvent on abandonne des animaux, sans aucun scrupule, dans notre refuge. Merci de partager cette vidéo afin de bien montrer la lâcheté de cette personne »).
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« Vous jugez mais vous ne savez pas son histoire »
Mais voilà, le post n'a pas eu l'effet escompté et les internautes se sont mis, eux, à défendre l'ancien maître « qui ne savait sûrement pas quoi faire » et a pris « la peine de déposer ces animaux devant la SPA ». En d’autres termes, malgré près de 35.000 partages, plus de 2.300 « like », plus de 5.700 commentaires et plus de 940.000 vues, loin de déclencher la consternation chez les internautes, les « amis des animaux » sont depuis vivement critiqués. Ou le parfait exemple de l’arroseur arrosé.
« Vous jugez mais vous ne savez pas son histoire. Si ça se trouve il a perdu son travail et il n’a plus les moyens de s’en occuper. Il y a des gens qui les laissent sur le bord de la route, qui les jettent en forêt ou même les noient dans l’eau. Malgré le fait qu’il les abandonne (...), il ne les laisse pas à n’importe quel endroit au risque de se faire prendre sa plaque », souligne Vivien, dont l’avis va être partagé par bon nombre d’internautes. D’autres soulignent que l’homme ne pouvait peut-être pas payer « les frais de soins » ou de « puçage » (estimés entre 60 et 90 euros).
« C’est un cri de colère des soigneurs qui voient ça toute la semaine »
« Nous tenons à signaler que le refuge était ouvert ce jour-là. Ce personnage n’avait qu’à se présenter avec ses c**** à l’accueil du refuge », répond, un brin agacée, la SPA en rappelant que 66 chats et 19 chiens attendaient ce jour-là d’être adoptés et que « le manque de moyens n’explique pas tout ».
« C’est un cri de colère des soigneurs qui voient ça toute la semaine », confie, de son côté, Patrick Bauer au quotidien L’Alsace. « Parfois, les gens jettent les animaux par-dessus les grilles, on les retrouve avec des fractures. », poursuit le directeur du refuge qui note que l’homme aurait pu attendre l’ouverture du refuge « 1h30 après ».