Madagascar: Comment ce lémurien pourrait survivre au réchauffement climatique
ANIMAUX•Le microcèbe murin qui fait la taille d'un rat, peut se mettre dans un état de torpeur, réduisant ainsi volontairement ses dépenses énergétiques...B.D.
Une technique insolite pour survivre à la chaleur. A Madagascar, le microcèbe murin, un lémurien, réussit à survivre à la saison sèche et à l’absence de nourriture pendant trois ou quatre mois en se mettant dans un état de torpeur, rapporte Terra Eco.
Sa technique ? Roulé en boule, le petit lémurien, qui fait la taille d’un rat, fait descendre la température de son corps et réduit ainsi volontairement ses dépenses énergétiques. Il peut en outre remonter quotidiennement sa température à la normale et décider s’il se dépense pour aller chercher de la nourriture.
L’activité ou la torpeur dépendent de la proximité de la nourriture
Une équipe de chercheurs de l’unité́ Mécanismes adaptatifs et évolution du Muséum national d’histoire naturelle/Centre national de la recherche scientifique et du laboratoire Ecologie comportementale et sociobiologie du Centre allemand de primatologie de l’université́ de Göttingen a étudié ce mécanisme, et démontré que l’activité ou la torpeur sont déclenchées en fonction de la proximité du lémurien avec de la nourriture.
Sa présence déclenche la dépense énergétique, son absence les invite à s’économiser et se mettre en état de torpeur. « La plupart des espèces ne peuvent pas jongler avec leurs dépenses énergétiques, mais le microcèbe, lui, est flexible, ce qui lui permet de compenser toute une gamme d’accidents environnementaux », a expliqué Pierre-Yves Henry, chercheur du Muséum national d’histoire naturelle, à Terra Eco.
Une flexibilité qui a des limites
Cependant, si le petit lémurien est capable de compenser les évolutions climatiques, les scientifiques ont noté que « cette flexibilité a des limites dans le temps » encore difficiles à expliquer. En effet, au bout de plusieurs semaines, le microcèbe commence sa phase de torpeur, qu’il y ait ou non de la nourriture à proximité.
Cette capacité à faire usage de la torpeur pour ralentir ses dépenses énergétiques est l’apanage d’1 % des mammifères -primates, rongeurs, ours…- et de quatre oiseaux sur mille, selon les scientifiques.
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