GIRL POWERVIDÉO. Deux Indiennes font un rap contre le viol

VIDÉO. Deux Indiennes font un rap contre le viol

GIRL POWERLe morceau de rap du duo féminin BomBaebs dénonce le sexisme et les violences faites aux femmes en Inde...
Laure Cometti

L.C.

Deux Indiennes ont décidé de réagir suite aux récentes polémiques sur le viol en réalisant un clip de rap. Intitulé «Rap against Rape» («rap contre le viol»), leur morceau de slam fait un carton. La vidéo, postée lundi par le duo BomBaebs, composé d’Uppekha Jain et Pankhuri Awasthi, a récolté plus de 150.000 vues en 48 heures.

«Ce clip ne contient pas de paroles explicites ou punissables, mais juste la réalité pour les femmes en Inde sans détour» prévient un message au début du clip.

Punchlines pêchues avec humour ou colère

Pendant trois minutes, les deux femmes enchaînent les punchlines pêchues, tantôt avec humour ou colère. «It’s only a dress, don’t for a second think it’s a yes» («C’est juste une robe, ne pense pas une seconde que ça veut dire oui (au rapport sexuel)»).

Révoltées contre l’objectification sexuelle des femmes, elles appellent leurs concitoyens, hommes et femmes, à changer le système. À travers ce rap, BomBaebs dénonce les viols, les attouchements subis même dans les lieux publics, la misogynie ambiante qui touche toutes les classes de la société, même au plus haut niveau de l’Etat : «plutôt que d'interdire les jurons et les sous-vêtements sexy, il faut bannir les criminels du Parlement». Les deux rappeuses évoquent aussi l’omerta sur le viol, les femmes battues ou les meurtres de nouveau-nés de sexe féminin.

«Taillons un nouveau chemin»

Le clip s’achève sur un message d’espoir : «Il est temps de changer le mouvement et de nous rejoindre. Aide-nous à construire un nouveau jour, pour toi, pour moi, pour nous. Taillons un nouveau chemin».



La semaine dernière, le viol collectif d'une religieuse septuagénaire a de nouveau provoqué la colère des Indiens, entraînant de nombreuses manifestations dans le pays. Malgré ces mouvements populaires de plus en plus fréquents, les autorités restent peu enclines à aborder le sujet. Début mars, la diffusion d'un documentaire de la BBC sur la récurrence du viol en Inde a été interdite.