Le dirigeant de la république autoproclamée de Lougansk dans l'est rebelle de l'Ukraine a trouvé le moyen de régler le conflit dans le pays. Mercredi, il a provoqué en duel le président ukrainien, Petro Porochenko, affirmant qu'une telle passe d'armes permettrait d'instaurer la paix.

«Chaque partie a le droit d'amener dix témoins et dix représentants des médias. Je ne serai pas contre la retransmission de ce duel en direct par une chaîne de télévision. Je vous laisse choisir l'endroit et les armes», écrit le chef de la République populaire Igor Plotnitski dans une lettre ouverte à Porochenko.

Un combat d'échecs à la place?

«A quoi bon attiser la haine et tuer des gens, détruire l'économie et les villes? (...) Il vaudrait mieux en finir dans un duel honnête et sauver au prix de sa vie les vies de milliers de personnes», poursuit cet ancien militaire de 50 ans, nostalgique de l'Union soviétique. Le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Evguen Perebyïnis, a réagi sur son compte Twitter en estimant que Plotnitski n'était «digne que d'un seul duel: avec la justice ukrainienne».

Plotnitski a été accusé par la justice de Kiev d'avoir transféré en Russie la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko, prétendument capturée par les rebelles au cours de combats. Savtchenko est accusée par Moscou d'avoir participé à une opération ayant provoqué la mort de deux journalistes russes en juin dans l'est de l'Ukraine. La proposition de Plotnitski, un homme à la carrure massive, a été raillée sur les réseaux sociaux en Ukraine, les internautes proposant notamment comme armes «les échecs ou un débat en anglais».