L’ex-ministre du Redressement productif ne s’est sûrement pas fait des amies du côté des féministes jeudi soir, alors que l’émission «Envoyé Spécial» de France 2 diffusait un portrait de l’homme politique. Pourtant, Arnaud Montebourg déroulait parfaitement sa partition, estimant être proche du peuple, flattant son électorat, ou se disant fier d’avoir contribué à faire élire François Hollande.»

Florange, le sujet qui fâche

Mais au moment d’aborder la fermeture des hauts fourneaux Florange et de l’échec du projet de nationalisation qu’il avait proposée, Arnaud Montebourg, qui avait été jusqu’à menacer de démissionner dans ce dossier, se fâche. Surtout lorsque Delphine Prunault, la journaliste, lui demande si cette menace n’était pas un coup politique qui lui a permis d’avoir une existence médiatique? «Madame, je vous confirme que j’existais bien avant ce ministère», lance-t-il dans une colère froide. (…) Je préfère que vous reveniez à de justes proportions dans vos analyses. Tout le monde sait ce qu’il s’est passé. Il y a même eu des livres écrits là-dessus. Vous devriez les lire avant de poser des questions désagréables.»

«Un homme imprévisible»

Mais Delphine Prunault ne se démonte pas et Arnaud Montebourg coupe alors court à toute discussion en jetant un regard désabusé au cameraman accompagné d’un «Elle est toujours comme ça la petite?». Une remarque empreinte de paternalisme et de misogynie que l’homme politique aurait mieux fait d’éviter.

Invitée sur le plateau d’«Envoyé Spécial» pour revenir sur son reportage, Delphine Prunault parle d’Arnaud Montebourg comme d’un homme imprévisible, capable de vous inviter un jour dans sa maison de campagne de Saône-et-Loire à partager un plat de pâtes (…) et quelques jours plus tard, il peut vous envoyer copieusement balader parce que vous avez osé une question qui ne lui convient pas.»