ARCHÉOLOGIEMontpellier : Une sépulture du Néolithique a été mise au jour sous le tracé de l'autoroute

Montpellier : Une sépulture du Néolithique a été mise au jour sous le tracé de l'autoroute

ARCHÉOLOGIEes squelettes ont été découverts à Boirargues, dans l'Hérault...
La sépulture a été mise au jour près de Montpellier.
La sépulture a été mise au jour près de Montpellier. - Rémi Bénali/Inrap
A Montpellier, Nicolas Bonzom

A Montpellier, Nicolas Bonzom

«Dans la vie d’un archéologue, ces découvertes n’arrivent qu’une seule fois !», confie Yaramila Tchérémissinoff, responsable scientifique de l’Inrap (Institut de recherche archéologique préventive). Sous ses pieds, une maison des morts du Néolithique final a été mis à jour, près de Boirargues (Hérault, non loin de Montpellier), dans le cadre des fouilles préventives, avant le début des travaux du doublement de l’autoroute A9. Jamais de tels vestiges n’ont été découverts en Languedoc oriental. «D'habitude, on ne retrouve pas les défunts lors des fouilles. Souvent, ils ont disparu en même temps que les tombes ont été pillées, au XIXe siècle, par des malfrats avides d'antiquités qui ont dérobé des bijoux, reprend-t-elle. Mais là, les squelettes, disloqués, sont bien présents.»

Six familles enterrées

La sépulture collective, d’une profondeur conservée de 1,70 m (environ 3 m à l’origine) serait composée d’une centaine de restes de corps humains, soit six familles élargies, qui auraient vécu entre 3000 et 2700 avant notre ère. A quelques mètres de là, les archéologues ont détecté la présence d’un village du Néolithique. «En enterrant les défunts ensemble, ils voulaient donner l’image d’un groupe soudé. C’est une sorte de mise en scène de la société, une et indivisible, note Yaramila Tchérémissinoff. Ces sépultures existent toujours aujourd’hui, comme à Madagascar, notamment. »

Le chantier ne sera pas perturbé

Malgré son caractère exceptionnel, la découverte ne retardera pas les travaux du doublement de l’A9, ni ceux du contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier, qui jouxte la zone. «Nous allons prélever les os, et tenter de les reconstituer», reprend la scientifique. «Grâce à des études ADN, nous allons pouvoir en savoir plus sur ces gens», se réjouit Jean-Yves Breuil, coordinateur des fouilles.