Il n’y a pas que les smartphones ou les sacs de marque qui sont contrefaits en Chine. Les œuvres antiques aussi. Le musée Jibaozhai, dans le village à Jizhou (province de Hebei) vient ainsi de se voir retirer sa licence pour avoir présenté de nombreux faux dans sa collection, rapporte mardi le site de la BBC.

Le musée, risée du Web

Une enquête est en cours pour déterminer où sont passés les 88 millions de dollars dépensés pour bâtir en 2007 ce musée de douze salles et acheter des milliers d’œuvres destinées «à promouvoir la culture chinoise».

Selon le Global Times, la fausse collection a été démasquée le 6 juillet dernier après la visite de l’écrivain pékinois Ma Boyong qui avait dénoncé sur le site de microblogging chinois Sina Weibo des œuvres trompeuses pour les touristes. Le musée avait ensuite été largement ridiculisé sur Internet.

Parmi les faux, on citait notamment une œuvre décrite comme «fabriquée par Huangdi», l’empereur Jaune, souverain légendaire de la tradition chinoise. «Mais cette signature était écrite dans des caractères chinois simplifiés et datée de XXVII siècle av. JC, soit bien avant la création de tels caractères», raconte la BBC. Un vase prétendu appartenir à la dynastie Qing était également décoré avec des personnages de dessins animés modernes.

Soupçons de détournement de fonds

Certains des villageois qui refusaient ce projet immobilier et se sont vu verser de minuscules compensations pour la vente de leurs terrains, soupçonnent Wang Zongquan, le chef local du Parti communiste et responsable du musée, d’avoir utilisé l’établissement pour blanchir de l’argent. D’autres assurent que les vraies œuvres sont à son domicile.

Selon Ma Waifu, un antiquaire et curateur du Guanfu Museum à Pékin, cité par le Global News, de faux musées de ce type existent à travers tout le pays.