Eclipses, planètes, aurores boréales… Ce que nous réserve le ciel nocturne en 2025
Look up•Les amateurs d’astronomie ne seront pas en reste cette année, riche en phénomènes qui promettent de beaux spectacles célestes. Voici ceux qu’il ne faut pas manquerManon Minaca
L'essentiel
- L’année 2025 devrait être ponctuée d’aurores boréales, toutes les conditions étant réunies pour assister aux mêmes ballets qu’en 2024.
- Plusieurs éclipses marqueront également l’année : deux éclipses lunaires partielles, en mars et septembre, ainsi qu’une éclipse solaire partielle, le 29 mars, les trois promettant une vue exceptionnelle.
- Les planètes seront particulièrement visibles à certains moments, notamment lorsqu’elles seront au plus proche de la Terre, mais aussi lorsqu’elles apparaîtront très proches les unes des autres.
Une année qui promet des étoiles dans les yeux. Si 2024 a régalé les amateurs d’astronomie, avec le passage de la « comète du siècle » Tsuchinshan-Atlas, des aurores boréales exceptionnelles visibles en France et une éclipse totale observée par les petits chanceux qui se trouvaient en Amérique du Nord, l’année 2025 s’annonce tout aussi fascinante. 20 Minutes vous dresse une liste des événements visibles en France à ne pas manquer.
Des aurores boréales en pagaille
On se souvient des magnifiques aurores boréales qui avaient illuminé le ciel français en 2024, notamment en mai. Cette année devrait suivre la même tendance et nous offrir de magnifiques spectacles colorés, le Soleil étant en train d’atteindre le pic d’activité de son cycle d’environ onze ans. L’année 2025 a d’ailleurs commencé très fort avec des aurores photographiées par des astronomes amateurs les nuits de la Saint-Sylvestre et du 1er au 2 janvier.
Pour ne rien rater du prochain spectacle, qu’il n’est pas possible de prévoir « au-delà de trois ou quatre jours », explique Olivier Las Vergnas, président de l’Association française d’astronomie (Afa), de nombreuses ressources permettent d’être alerté de la probabilité de voir des aurores boréales. Vous pouvez notamment utiliser des applications sur smartphones, comme My Aurora Forecast ou Aurora Now, des sites Internet comme Spaceweather.com ou des groupes Facebook.
L’astronome conseille de « se déplacer vers des zones où il n’y a vraiment pas de lumière parasite », car les aurores boréales ne sont visibles « que dans l’obscurité la plus totale ». Si vous n’avez pas la possibilité de vous isoler, pas de panique : « On les photographie assez facilement avec les nouvelles générations de smartphones », notamment en mode nuit. « Il ne faut pas hésiter à mitrailler ! » conseille le président de l’Afa. Et, surtout, le mot d’ordre est la patience : « Ça peut durer dix minutes à un moment dans la nuit, donc préparez la chaise longue… »
Deux éclipses lunaires partielles
En 2025, la Lune devrait nous offrir de beaux spectacles avec deux éclipses, le 14 mars et le 7 septembre. Elles ne seront pas totales en France métropolitaine mais le phénomène devrait tout de même nous en mettre plein les yeux, avec « des effets de couleur sympas à regarder », promet Olivier Las Vergnas.
Concrètement, en regardant la Lune, « il y aura une zone très brillante et une ombre arrondie », décrit l’astronome. Cette ombre correspond à celle de la Terre, qui s’interposera en partie entre la Lune et le Soleil. La partie éclipsée de notre satellite apparaîtra rougie « car elle sera dans la pénombre, éclairée uniquement par l’atmosphère terrestre ».
Tous les Français ne verront pas tout à fait la même chose : « Etant donné que l’éclipse [du 14 mars] sera totale au Québec, plus on sera vers l’ouest, plus elle sera visible longtemps », prévoit le président de l’Afa. Ce sera l’inverse pour celle du 7 septembre, totale principalement en Asie : plus on sera vers l’est, plus elle sera visible tôt.
Une éclipse solaire partielle
Le Soleil nous en mettra aussi plein aussi plein les yeux en 2025, avec une éclipse partielle le 29 mars. La Lune en masquera de 10 à 30 % en fonction des endroits du territoire français. Pour l’observer, il faudra impérativement se munir de lunettes de protection adaptées pour protéger ses yeux et éviter des lésions irréversibles.
Une fois les lunettes vissées sur le nez, on pourra observer « le Soleil avec un bout qui manque, comme si un dragon lui en avait mordu un morceau », détaille Olivier Las Vergnas. Ce morceau manquant correspond au bord de la Lune qui s’interpose entre la Terre et le Soleil.
Le phénomène sera assez lent, d’une heure et demie à deux heures en fonction des zones du pays. Le moment devrait être propice à l’observation, l’éclipse ayant lieu un samedi d’environ 10 heures du matin à près de midi. « S’il fait beau, ce sera un beau spectacle ! » se réjouit l’astronome. Un bon entraînement pour le grand événement du 12 août 2026, quand la Lune occultera 90 % du Soleil en France.
Les planètes font leur show
Cette année 2025 sera riche en planètes et certains moments seront particulièrement propices à leur observation. Ce sera le cas lorsqu’elles seront en opposition, c’est-à-dire alignées avec le Soleil et la Terre, ce qui se produira le 16 janvier pour Mars et le 21 septembre pour Saturne. A ce moment-là, ces planètes seront au plus près de la Terre, et donc plus visibles que jamais, même si elles sont observables pendant plusieurs mois. « L’opposition est le moment où leur diamètre apparent est le plus élevé et où on voit le plus de détails, précise Olivier Las Vergnas. A l’œil nu, elles seront plus brillantes, et au télescope ou aux jumelles, on verra un disque et des satellites autour pour Jupiter [qui était en opposition le 7 décembre 2024, et donc toujours très visible] et Saturne, dont leurs lunes. On peut aussi voir des bandes équatoriales sur Jupiter, des sortes de bandes de nuages. »
Pour les repérer dans le ciel, rien de bien compliqué d’après le président de l’Afa : « Mars et Jupiter sont les objets les plus brillants du ciel, plus brillants que les étoiles. Et, surtout, ils clignotent moins qu’une étoile. » Quant à Saturne, elle est moins lumineuse que les autres planètes, mais elle ne clignote pas non plus, ce qui rend son repérage plus aisé. La bonne technique pour ne pas se tromper reste de consulter des cartes du ciel, disponibles sur de nombreuses applications.
En dehors des oppositions, d’autres phénomènes permettront d’observer les planètes dans des configurations spéciales. Le 12 août à l’aube, les observateurs attentifs pourront contempler une conjonction Vénus-Jupiter : les deux planètes seront côte à côte, « à moins d’un diamètre de Lune l’une de l’autre », offrant « un très beau spectacle », parole d’astronome.
Les amoureux de Saturne ne seront pas non plus en reste. Le 23 mars, l’inclinaison de la planète sera telle que ses célèbres anneaux seront alignés avec notre champ de vision, « ce qui fait qu’on ne les verra quasiment plus au télescope », décrit Olivier Las Vergnas, qui conclut : « C’est une très bonne année pour redécouvrir qu’on a un ciel passionnant à regarder. »
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