EspacePremière mission réussie pour Ariane 6, la nouvelle fusée européenne

Première mission réussie pour Ariane 6, la nouvelle fusée européenne

EspaceLe tout nouveau lanceur de l’Agence spatiale européenne s’est élancé depuis Kourou, en Guyane, ce mardi soir à 21 heures (heure française) et a placé ses charges utiles en orbite avec succès
Manon Minaca

Manon Minaca

L’Europe est de retour dans l’espace. Ariane 6, la nouvelle fusée de l’Agence spatiale européenne (ESA), a décollé pour la toute première fois sans accroc de Kourou (Guyane française) ce mardi soir à 21 heures (heure française).

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Malgré un dysfonctionnement en toute fin de mission, les objectifs de celle-ci ont été atteints grâce au succès de la séparation des boosters et du premier étage mais aussi, et surtout, du rallumage du moteur Vinci de l’étage supérieur de la fusée, élément clé des futures missions commerciales et institutionnelles d’Ariane 6. Il doit en effet permettre à la fusée de placer des charges utiles sur différentes orbites, une caractéristique cruciale aujourd’hui. Quant aux charges utiles qu’embarquait le lanceur lors de ce premier vol, elles ont été placées en orbite avec succès.

La fin de mission a tout de même été marquée par un problème technique. L’APU, le générateur de puissance auxiliaire de l’étage supérieur, s’est éteint prématurément lors d’une de ses phases de fonctionnement, empêchant le Vinci de se rallumer. Celui-ci n’a donc pas pu enclencher sa trajectoire de désorbitation, qui devait l’envoyer se désintégrer au-dessus du Pacifique, et les deux capsules de rentrée atmosphérique qu’il devait libérer n’ont pas été larguées pour ne pas qu’elles deviennent des débris. L’étage supérieur a été « passivé » afin qu’il ne soit pas un danger.

Un « moment historique »

La mission n’en reste pas moins un succès, le problème technique ayant eu lieu lors de la phase de démonstration, qui servait « seulement » à tester les manœuvres de l’étage supérieur en orbite. Martin Sion, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé à l’issue de la mission qu'« il n’y avait pas eu de problème pendant la chronologie du vol ». « Nous sommes soulagés, c’est un moment historique, a confirmé Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA. C’est une étape importante. »

Cette mission est en effet cruciale pour l’Agence spatiale européenne et ses partenaires : Ariane 6 permet à l’Europe de retrouver un accès autonome à l’espace, perdu depuis le dernier vol d’Ariane 5 le 5 juillet 2023. La nouvelle fusée, ultrapolyvalente, est également mieux adaptée aux nouveaux besoins du marché spatial.

Quant à la suite pour Ariane 6, le dysfonctionnement lors de la phase de démonstration ne remet pas en cause ses prochains vols : la fusée européenne devrait bien s’envoler de nouveau avant la fin de l’année, et six lancements sont prévus pour 2025, ont confirmé depuis Kourou les responsables des différentes entités qui travaillent sur le lanceur.