Addiction : La consommation journalière de cannabis passe devant celle de l’alcool aux Etats-Unis
CHANGEMENT•Pour la première fois, des chiffres recueillis et analysés dans une étude de 2022 ont montré que les États-Unis comptaient davantage de consommateurs quotidiens – ou presque – de marijuana que d’alcool20 Minutes avec agence
Les récentes évolutions observées aux États-Unis dans les habitudes de consommation de marijuana et l’alcool ont amené à un changement notable. Les données concernant l’année 2022 ont en effet montré que, pour la première fois, les fumeurs réguliers de cannabis étaient plus nombreux que les consommateurs tout aussi réguliers d’alcool, a montré une étude publiée ce mercredi dans la revue scientifique Addiction.
Les premiers étaient en effet 17,7 millions, contre 14,7 millions d’Américains buvant des boissons alcoolisées « tous les jours ou presque ». Le phénomène ne concerne que la prise fréquente de ces deux substances. Au total, la population américaine consomme toujours davantage d’alcool que de marijuana, a expliqué Jonathan Caulkins, l’auteur de l’étude, cité par Associated Press.
Des résultats potentiellement faussés
Pour arriver à leurs conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur les chiffres collectés par les responsables d’une enquête nationale s’intéressant au tabac, à l’alcool et aux stupéfiants aux Etats-Unis. Jonathan Caulkins a toutefois souhaité préciser que les personnes interrogées pouvaient avec le temps avoir plus facilement indiqué qu’elles consommaient du cannabis, la pratique étant devenue de mieux en mieux acceptée dans le pays.
Si elle demeure interdite à l’échelle nationale, de nombreux États américains l’ont dépénalisée. La récente étude a estimé qu’entre 1992 et 2022, le pourcentage de personnes ayant déclaré fumer de la marijuana quotidiennement ou presque avait été multiplié par quinze. Ce qui n’est pas sans soulever des problèmes sanitaires, car une consommation aussi fréquente peut plus souvent conduire à l’addiction, a fait savoir le spécialiste en psychiatrie David A. Gorelick, qui n’a pas participé aux travaux scientifiques.
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