Réseaux sociaux : X et Meta confirment leur engagement contre la haine en ligne dans l’Union Européenne
CODE DE CONDUITE •Cet engagement est dorénavant intégré dans le règlement sur les services numériques (DSA)O.M.
Le réseau social X (ex-Twitter) d’Elon Musk, ainsi que Facebook et Instagram du groupe Meta, ont confirmé, avec neuf autres grandes plateformes, leur engagement contre la haine en ligne dans l’UE en adhérant à un code de conduite renforcé, a indiqué lundi 20 janvier 2025 la Commission européenne.
Une « censure des réseaux sociaux » ?
L’annonce de la Commission intervient le jour du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a rejoint récemment les critiques de Musk contre une supposée « censure des réseaux sociaux » dans l’UE, s’alignant sur le discours de la droite américaine.
Le code de conduite européen, créé en 2016, est destiné à lutter contre les messages de haine visant des personnes en raison de leur origine, leur religion ou leur orientation sexuelle.
Lutter contre les contenus illégaux
L’adhésion à ce code, désormais appelé « code de conduite + », reste volontaire. Mais il est dorénavant intégré dans le règlement sur les services numériques (DSA) qui contraint les plateformes en ligne à lutter contre les contenus illégaux.
Cela facilitera le contrôle des engagements par la Commission, gendarme du numérique dans l’UE. Ceux-ci deviennent plus précis. Les signataires s’engagent notamment à faire « tout leur possible pour examiner au moins deux tiers » des contenus problématiques signalés par les utilisateurs « dans un délai de vingt-quatre heures », a expliqué la Commission.
La commission évaluera les « progrès »
Ils s’engagent aussi à « respecter des engagements de transparence spécifiques » concernant leurs mesures « pour réduire la prévalence des discours de haine sur leurs services, y compris au moyen d’outils de détection automatique ».
Respecter ces engagements ne sera pas suffisant pour être conforme au DSA qui contraint les très grandes plateformes à évaluer elles-mêmes les risques de leurs services et à les atténuer. Mais ce sera pris en compte dans l’évaluation par la Commission, a expliqué un porte-parole de l’exécutif européen à l’AFP.
Une adhésion massive
Outre X, Facebook et Instagram, le « code de conduite + » a été signé par Dailymotion, Jeuxvideo.com, LinkedIn, les services aux consommateurs hébergés par Microsoft, Snapchat, Rakuten, Viber, TikTok, Twitch et YouTube.
La commissaire chargée de la souveraineté technologique, Henna Virkkunen, a salué « l’engagement des parties prenantes en faveur d’un code de conduite renforcé dans le cadre de la législation sur les services numériques ».
Ce « code de conduite + » se distingue du code européen de bonnes pratiques contre la désinformation, également volontaire qui sera aussi intégré au DSA dans les prochains mois. La plateforme X a quitté en mai 2023 ce code de bonnes pratiques dont les signataires s’engagent notamment à coopérer plus étroitement avec les fact-checkers dans toutes les langues des pays de l’UE.
Notre dossier « Réseaux sociaux »Bruxelles avait annoncé vendredi 17 janvier 2025 avoir approfondi son enquête ouverte en décembre 2023 contre X, soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe.