Produits illégaux : L’UE accentue la pression sur le site chinois de vente en ligne Temu
REGLEMENTATION•La plateforme chinoise est soupçonnée de ne pas respecter ses obligations de protection des consommateurs, dans le cadre du nouveau règlement européen sur les services numériques20 Minutes avec AFP
Il est dans le collimateur de Bruxelles. La Commission européenne a réclamé vendredi de nouvelles explications au site de commerce en ligne Temu, soupçonné d’agir insuffisamment contre la vente de produits illégaux et potentiellement dangereux.
C’est la deuxième fois que Bruxelles adresse des questions écrites à cette plateforme d’origine chinoise, soupçonnée de ne pas respecter ses obligations de protection des consommateurs, dans le cadre du nouveau règlement européen sur les services numériques (DSA).
Produits illégaux, protection des données personnelles…
La Commission a demandé vendredi à Temu d’expliquer en particulier les mesures prises « contre la présence et la réapparition de commerçants vendant des produits illégaux » sur sa plateforme.
Elle veut aussi connaître les mesures adoptées pour réduire « les risques liés à la protection des consommateurs, à la santé publique et au bien-être des utilisateurs ».
L’exécutif européen, qui joue désormais le rôle de gendarme du numérique dans l’UE, réclame par ailleurs « des détails sur les systèmes de recommandation de Temu et les risques pour la protection des données personnelles des utilisateurs ».
Une première étape pouvant conduire à l’ouverture d’une enquête
Temu doit fournir ces informations d’ici au 21 octobre. Si ces demandes d’informations ne constituent pas encore une mise en cause, il s’agit d’une première étape qui peut conduire à l’ouverture d’une enquête formelle, puis à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées. La Commission a précisé qu’elle décidera des prochaines étapes de la procédure « sur la base de l’évaluation des réponses ».
Le 28 juin, Bruxelles avait adressé de premières questions à Temu sur les moyens mis en œuvre pour permettre le signalement de produits illégaux. D’autres demandes concernaient les interfaces trompeuses (« dark pattern ») qui permettent de manipuler le comportement des utilisateurs, la protection des mineurs, la transparence des systèmes de recommandations de produits, ou encore la traçabilité des vendeurs sur ces plateformes.
Une plainte déposée par des associations européennes
Des associations européennes de consommateurs avaient déposé en mai une plainte contre Temu, l’accusant notamment d’utiliser des interfaces trompeuses pour inciter les utilisateurs à dépenser plus sur la plateforme.
Temu, qui connaît une progression fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix cassés, est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Il propose un choix pléthorique de produits : vêtements, jouets, décoration, outils, high-tech…
« Nous coopérons pleinement » avec la Commission, a assuré un porte-parole de Temu, affirmant que « la sécurité des consommateurs est une priorité absolue ».
L'entreprise assure avoir déjà « pris des mesures importantes » depuis le printemps et dit continuer « à affiner » ses pratiques « dans le cadre du règlement sur les services numériques ».