Non, Pornhub n’a pas retiré les mots-clés « sommeil » et « viol » à cause de l’affaire des viols de Mazan
Fake off•Sur Pornhub, la recherche de certains termes affiche un message d’avertissement à l’utilisateur pour lui rappeler que l’absence de consentement constitue un crime. Certains utilisateurs ont relié à tort ce phénomène au procès des viols de MazanQuentin Meunier
«Votre recherche pourrait être liée à des contenus sexuels illégaux. » Sur le site de vidéos Pornhub, la recherche de certains termes affiche un message d’avertissement à l’utilisateur pour lui rappeler que l’absence de consentement constitue un crime. Parmi ces mots, « sleep » ( « dormir »), « sleeping » ou bien « rape ».
Sur les réseaux sociaux, certains y ont vu une coïncidence avec l’affaire des viols de Mazan, où Dominique Pelicot comparait devant la Cour d’assises tribunal d’Avignon, accusé d’avoir invité des inconnus à violer sa femme qu’il avait droguée. « Pornhub supprime les vidéos avec « sleep/sleeping » dans le titre […]. Merci à Gisèle Pelicot et à toutes les femmes qui ont combattu pour faire du monde un endroit plus sûr pour les femmes », commente par exemple un compte sur X.
FAKE OFF
Contactée, la plateforme réfute pourtant un lien entre cette mesure et l’actualité. Le dispositif d’avertissement serait d’ailleurs bien antérieur, sans toutefois être précisément daté. Sur le forum Reddit, dès 2020, des utilisateurs remarquaient n’avoir aucun résultat lorsqu’ils utilisaient certains mots-clés, comme le fameux « sleep ». C’est la même année que le New York Times avait publié une tribune s’inquiétant de la présence de contenus illégaux sur la plateforme, qui avait conduit Visa et Mastercard a annoncé le boycott de Pornhub. Le site avait répondu en purgeant plus de 8 millions de vidéos.
Aujourd’hui, dans ses règles d’utilisations, Pornhub rappelle l’interdiction sur sa plateforme des contenus illégaux (mineurs, trafic d’êtres humains, cruauté animale et zoophilie, torture…), ou contenus non consentis (y compris l’enregistrement d’un individu contre son gré et les deepfakes). Par ailleurs, en septembre 2023, Aylo, le groupe propriétaire du site pornographique, a annoncé rejoindre l’initiative StopNCII. org lancée en 2021. Ce partenariat doit permettre de limiter la propagation des contenus sexuels partagés sans le consentement d’une des parties grâce à un dispositif de traçage des contenus.