Etats-Unis : Le gouvernement attaque en justice l’empire publicitaire de Google
by the web•Pour le gouvernement américain, le géant des technologies domine la publicité en ligne avec des moyens illégaux, qui étouffent la concurrenceJérémy Vial
En ce moment, ce n’est pas l’Amérique pour Google. Depuis ce lundi, le géant des technologies, poursuivi entre autres sur le dossier de la confidentialité des données personnelles, fait face à son deuxième grand procès, en Virginie, face aux Etats-Unis en moins d’un an. Le gouvernement américain accuse Google de dominer la publicité en ligne et d’étouffer la concurrence.
« Des moyens illégaux »
Le verdict du précédent procès avait eu un grand retentissement à travers le pays et l’ensemble du monde. Le juge avait, en effet, estimé que Google exerce bien un monopole illégal sur le secteur publicitaire. Le nouveau procès se concentre sur la technologie publicitaire, c’est-à-dire le système informatique complexe qui détermine quelles annonces sont vues par quels internautes et combien elles coûtent aux marques.
Le gouvernement américain accuse notamment Google de contrôler le marché de la publication de bannières publicitaires sur les sites web, y compris ceux de nombreux médias. « Google a utilisé des moyens anticoncurrentiels illégaux pour éliminer ou réduire considérablement toute menace à sa domination sur les technologies de publicité numérique », indique la plainte.
Les avocats du gouvernement affirment que Google a utilisé sa puissance financière pour acquérir des rivaux potentiels et s’approprier ce marché, ne laissant aux annonceurs et aux éditeurs d’autre choix que d’utiliser sa technologie. Ils cherchent à obtenir de Google qu’il cède certaines parties de ses activités dans le domaine de la technologie publicitaire.
Plusieurs semaines de procès
Google rejette les allégations de l’exécutif américain, qualifiées de « fondamentalement erronées » et affirme qu’elles vont à l’encontre des « principes du droit de la concurrence, qui contribuent à stimuler la croissance économique et l’innovation ». L’entreprise affirme que l’affaire est basée sur une version dépassée d’Internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.
Ce second procès devrait durer au moins six semaines et faire appel à des dizaines de témoins, devant la juge Leonie Brinkema. Sa décision sur la question de savoir si Google a enfreint le droit de la concurrence sera rendue plusieurs mois après le procès. Si Google est reconnu coupable, un autre procès décidera des conséquences éventuelles pour le leader mondial de la publicité en ligne.