SOUMISSIONL’appli Telegram supprime des « deepfake porns » diffusés en Corée du Sud

Corée du Sud : L’appli Telegram supprime des contenus pornographiques à la demande du régulateur sud-coréen

SOUMISSIONLa police locale avait reçu 88 signalements et identifié 24 suspects la semaine dernière
Des étudiants sud-coréens administraient un groupe de discussion Telegram dans lequel circulaient des « deepfake porn » de leurs camarades féminines - SOPA Images
Des étudiants sud-coréens administraient un groupe de discussion Telegram dans lequel circulaient des « deepfake porn » de leurs camarades féminines - SOPA Images - Focal Foto / Flickr CC BY-NC 2.0
Olivier Mimran

O.M. avec AFP

Pour une fois, Telegram ne s’est pas fait prier longtemps : la messagerie a supprimé certains contenus pornographiques un petit jour après le lancement d’une requête de l’autorité sud-coréenne de régulation des médias, a rapporté mardi 3 septembre 2024 l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Fin août 2024, le média sud-coréen Hankyoreh avait affirmé que des étudiants en université administraient un groupe de discussion Telegram dans lequel circulaient des « deepfakes porns » de leurs camarades féminines, une affaire qui avait fait scandale.

Des contenus porno truqués via une IA

Les « deepfake porns » sont des montages pornographiques générés avec l’intelligence artificielle, dans lesquels des visages d’individus sont plaqués sur des photos ou dans vidéos sexuelles.

La police sud-coréenne avait donc annoncé lundi avoir ouvert une enquête contre Telegram, accusée d'« encourager » la diffusion de tels contenus pornographiques truqués utilisant, notamment, des images de mineurs.

Contenus supprimés et excuses présentées

Après avoir assuré à l’AFP, lundi 2 septembre 2024, qu’elle « surveillait activement sur sa plateforme les contenus nocifs, dont la pornographie illégale », la messagerie Telegram a donc annoncé avoir supprimé 25 contenus présentant un caractère d’exploitation sexuelle, a rapporté mardi l’agence Yonhap.

« Telegram a également présenté ses excuses pour avoir mal communiqué sur la question et a fourni une adresse mail dédiée pour de futures communications avec le régulateur des médias », a ajouté Yonhap.

La criminalité en ligne est très répandue en Corée du Sud, selon des militants qui évoquent, notamment, l’exploitation de caméras espions et la publication de « revenge porn » (contenu pornographique privé partagé sans consentement pour se venger).

Démêlés judiciaires

L’enquête ouverte par la police de Séoul survient après l’arrestation, le 28 août 2024, en France, du patron de Telegram, Pavel Durov. Après quatre jours de garde à vue, le milliardaire a été libéré mais il est astreint à un contrôle judiciaire lourd comprenant une interdiction de quitter le territoire français.

Notre dossier « Telegram »

Selon le parquet de Paris, il est notamment mis en examen pour « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi » et complicité de délits et de crimes organisés via la plateforme.