Brésil : X plus que jamais menacé de suspension dans le pays
Suspens•La justice brésilienne a gelé les avoirs d’une autre société d’Elon Musk, après un ultimatum concernant son réseau social20 Minutes avec AFP
Le bras de fer entre un juge de la Cour suprême brésilienne et Elon Musk se durcit. Les comptes de sa société Starlink ont été bloqués au Brésil, où son réseau social X (ex-Twitter) est aussi menacé d’une suspension imminente. « Nous nous attendons à ce que le juge Alexandre de Moraes ordonne sous peu le blocage de X au Brésil, simplement parce que nous n’avons pas respecté ses ordres illégaux de censure de ses opposants politiques », a déclaré la plateforme dans un communiqué.
Ce nouvel épisode a commencé mercredi soir, quand le juge Alexandre de Moraes a menacé de suspendre X si son propriétaire Elon Musk ne nommait pas sous 24 heures un représentant légal de l’entreprise dans le pays. Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil, tout en laissant le service disponible pour les utilisateurs brésiliens. Le juge a ouvert en avril une enquête sur le patron en l’accusant d’avoir réactivé des comptes dont la suspension avait été ordonnée par la justice brésilienne. Elon Musk, lui, l’accuse d’étouffer la liberté d’expression.
En réponse, le milliardaire a posté un message estimant que « ce "juge" a violé à plusieurs reprises les lois qu’il a juré de faire respecter ». Il a également publié un montage photo avec un message sarcastique qualifiant le magistrat de « fils de Voldemort et d’un chevalier Sith ».
« Twitter est mort »
Elon Musk fait également l’objet au Brésil d’une enquête judiciaire dans l’affaire des « milices numériques », soupçonnées d’avoir utilisé de l’argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro et de ses proches. La compagnie de satellites Starlink, qui lui appartient également, a par ailleurs indiqué jeudi sur X que le juge Moraes avait « ordonné le gel de ses avoirs financiers » au Brésil.
Les 22 millions d’utilisateurs de la plateforme dans le pays s’imaginent déjà devoir bientôt abandonner la plateforme. Le hashtag « Twitter morreu » (« Twitter est mort ») était un des plus utilisés au Brésil après la publication de l’injonction de la Cour suprême. Comme pour préparer ses followers, le président Lula da Silva a publié jeudi les coordonnées de ses comptes officiels sur les réseaux sociaux concurrents. Une éventuelle suspension de X ne serait pas une première au Brésil : la messagerie cryptée Telegram a été bloquée temporairement à deux reprises, en 2022 et 2023, pour avoir refusé d’appliquer des injonctions judiciaires.