Face aux arnaques téléphoniques, « si vous avez un doute, vous raccrochez »
ESCROQUERIE•La banque centrale a lancé une campagne de sensibilisation pour prévenir les consommateurs face à l’augmentation et à la sophistication des arnaques20 Minutes avec AFP
Pour éviter les arnaques téléphoniques telles que les appels de faux conseillers bancaires, si « vous avez un doute, vous raccrochez », explique le directeur de la surveillance des paiements à la Banque de France, Alexandre Stervinou.
La banque centrale s’est associée début juin au ministère de l’Economie et des Finances, à l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) et à la Fédération bancaire française avec une campagne de sensibilisation pour prévenir les consommateurs face à l’augmentation et à la sophistication des arnaques, notamment au faux conseiller bancaire.
« Les fraudeurs n’attaquent plus les dispositifs mais l’individu »
« Les fraudes d’ingénierie sociale ça existe depuis longtemps : les phishings que vous recevez (par mail) et qui vous demandent des informations supplémentaires, ça fait déjà 20 ans. Ce qui est assez récent, depuis à peu près une année et demie, deux ans, c’est l’élaboration avec laquelle les fraudeurs développent ces arnaques de manipulation qui sont tellement liées à un besoin de vigilance qu’on s’est dit qu’il fallait absolument alerter le public », explique Alexandre Stervinou.
« Depuis 10-12 ans, les professionnels ont mis en place des dispositifs de sécurité avancés, forts : l’authentification renforcée, la biométrie que vous utilisez pour déclencher un virement, pour faire un paiement par carte sur Internet, mais également des messages SMS, des codes d’authentification. Les fraudeurs n’attaquent plus les dispositifs, ou de moins en moins, parce que la technologie est compliquée, mais ils attaquent malheureusement l’individu, qui peut être déstabilisé. C’est le maillon faible », explique le directeur de la surveillance des paiements à la Banque de France.
Quelles sont les fraudes les plus courantes ?
« L’arnaque la plus courante, c’est le faux conseiller bancaire qui va se présenter à vous et vous dire ''Bonjour, j’ai vu qu’il y avait une opération frauduleuse sur votre compte''. Il vous donne quelques informations qu’il aura réussi à récupérer ici et là. Et ça va vous mettre à la fois en confiance par rapport au côté rassurant que vont avoir ces faux conseillers, mais en même temps, ils vont vous faire un petit peu peur en disant ''attention, il se passe quelque chose''. Vous êtes déstabilisés et ils en profitent pour essayer d’obtenir des informations », détaille Alexandre Stervinou.
« Ils sont suffisamment convaincants pour vous entraîner dans une phase d’authentification d’un nouveau paiement. Ils cherchent à recueillir de l’information supplémentaire, et très souvent de l’information qui va être liée, pour eux, à la capacité d’élaborer une fraude, de faire un faux paiement : vos données d’authentification, vos numéros de carte, vos dates de naissance, vos adresses, des détails supplémentaires », précise-t-il.
Comment lutter contre ces fraudes ?
« Les bonnes pratiques, c’est que si vous avez un doute, vous raccrochez. Ne répondez pas à des SMS qui ont l’air douteux, vous effacez. Vous pouvez les signaler au 33 700. Bref, vous vous barricadez. Ce n’est pas très grave d’être impoli », prévient Alexandre Stervinou.
« Vous prenez cette posture proactive de rappeler votre conseiller bancaire, un numéro que vous connaissez qui est sur vos relevés de compte, ou le numéro du centre d’appels au dos de votre carte de paiement par exemple. Vous allez sur votre application bancaire, utilisez sa messagerie sécurisée. Normalement, à partir du moment où vous êtes dans une démarche proactive, au niveau des réseaux de téléphonie, vous êtes sûr de tomber sur la bonne personne. Le fraudeur, ne peut pas intercepter ça aujourd’hui », explique le directeur de la surveillance des paiements à la Banque de France.
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