MODERATIONLa plateforme X refuse de retirer les contenus liés à l’attaque de Sydney

Evêque agressé à Sydney : Le réseau social X refuse de retirer des contenus liés à l’attaque

MODERATIONLes autorités australiennes se sont inquiétées de la présence largement répandue sur les réseaux sociaux de la vidéo de l’attaque qui alimente les tensions
Elon Musk a contesté samedi l’ordre donné par le régulateur australien eSafety de retirer de la plateforme tous les contenus liés à l’agression d’un évêque dans la banlieue de Sydney.
Elon Musk a contesté samedi l’ordre donné par le régulateur australien eSafety de retirer de la plateforme tous les contenus liés à l’agression d’un évêque dans la banlieue de Sydney. - Alain JOCARD / AFP
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

«Ces messages n’enfreignent pas nos propres règles en matière d'expression violente ». Le réseau social X, propriété du milliardaire américain Elon Musk, a contesté samedi l’ordre donné par le régulateur australien eSafety de retirer de la plateforme tous les contenus liés à l’agression d’un évêque dans la banlieue de Sydney.

Mar Mari Emmanuel, évêque d’une église assyrienne, une branche des chrétiens d’Orient, avait été poignardé à la tête et à la poitrine lundi soir pendant un sermon dans une église par un jeune homme de 16 ans. Les autorités australiennes se sont inquiétées du fait que la vidéo de l’attaque, qui s’est largement répandue sur les réseaux sociaux, alimente les tensions.

« Nous contestons cette approche illégale et dangereuse »

La plateforme X (anciennement Twitter) affirme s’être conformée à une première directive d’eSafety, « dans l’attente d’un recours en justice », en supprimant « certains messages qui commentaient la récente attaque ». Mais elle a déclaré avoir reçu par la suite une nouvelle demande d’eSafety exigeant de « retenir globalement les messages » et menaçant la plateforme d’une amende journalière de 785.000 dollars australiens (500.000 dollars américains) si elle ne se conformait pas à cette demande.

Elon Musk a dénoncé sur le réseau social ce type d'« interdictions de contenu globaux », assurant que le régulateur n’avait pas « le pouvoir de dicter le contenu que les utilisateurs de X peuvent voir à l’échelle mondiale ». « Nous contesterons vigoureusement cette approche illégale et dangereuse devant les tribunaux », a fait valoir la plateforme, estimant que les messages concernés n’enfreignaient pas ses propres règles en matière d'expression violente.

« La possibilité de prendre d’autres mesures réglementaires »

Mais eSafety a souligné vendredi sa volonté d’assurer la « conformité totale et complète » de X avec la législation australienne. « Nous étudions actuellement la possibilité de prendre d’autres mesures réglementaires », a indiqué l’autorité de régulation, se disant « déçue que le processus ait été inutilement prolongé au lieu de donner la priorité à la sécurité des Australiens ».

Chris Minns, le Premier ministre de l’Etat australien de la Nouvelle-Galles du Sud dont Sydney est la capitale, a critiqué le rôle joué par certaines plateformes dans la diffusion d’images violentes de l’attentat. « Je suis choqué mais pas surpris », a-t-il commenté samedi à propos de la réaction du réseau social X. « C’est exactement ce à quoi je m’attendais de la part de X ou de Twitter, peu importe comment on les appelle : un mépris pour les informations qu’ils ont diffusées dans nos communautés, des mensonges et des rumeurs qui font tache d’huile », a-t-il ajouté.