De notre envoyé spécial

18 mois après sa sortie, Kinect a réalisé un carton sur XBOX 360 avec près de 20 millions d'unités vendues. Depuis février, Microsoft commercialise une version optimisée pour Windows, à 249 euros. Sur PC, le contrôle gestuel et le scan d’objets en 3D sont avant tout destinés aux professionnels, mais les applications touchent de vastes domaines (marketing, médical, artistique etc).

Dans ses bureaux de Seattle, l'entreprise a lancé le «Microsoft Accelerator pour Kinect», en partenariat avec l'incubateur de startups TechStars. Plus de 500 jeunes entreprises ont déposé leur candidature, et 11 ont été retenues. Techstars investit 20.000 dollars dans chaque startup contre une prise de participation de 6%, et Microsoft fournit ses locaux et des mentors. Le 28 juin, après trois mois de préparation, les startups tenteront de séduire des investisseurs lors d'une journée de démonstration. 20 Minutes a rencontré trois entreprises prometteuses. Bilan.

Übi Interactive (Allemagne) transforme toute surface en écran tactile

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Le principe est plutôt simple: avec Kinect plus un projecteur, Übi transforme n'importe quelle surface (tableau, verre, mur) en un écran tactile multitouch. Tous les gestes traditionnels Windows sont supportés (swipe, zoom à deux doigts etc) et il est possible d'en créer d'autres. Il n'est pas obligatoire de toucher la surface car c'est tout un cône d'espace 3D qui devient interactif. Trop beau pour être vrai? Absolument pas. L'exécution est bluffante, sans «lag» majeur entre un geste et l'action. Idéal pour une présentation PowerPoint, jouer à Angry Birds sur un mur ou consulter un plan interactif. Avantage principal: cette solution est bien moins chère pour une entreprise que d'investir dans des écrans tactiles géants.

Manctl (France): De la modélisation 3D à la volée

«Là je suis en train de scanner la pièce, et vous avec», explique le cofondateur Nicolas Burrus, sorti de l'Epita en 2004 avec son compère Nicolas Tisserand, avant d'enchaîner par une thèse en imagerie informatique. On croit d'abord à une image 2D, mais quand le chercheur se déplace dans la pièce virtuelle, cette dernière est bien modélisée en 3D, et ceci en moins de 30 secondes. Le niveau de détail est poussé, jusqu'aux petits carreaux de couleur d'une chemise. «On peut soit bouger l'objet à scanner, soit bouger Kinect», précise-t-il. Semelle orthopédique, lingerie ajustée au millimètre, salon modélisé pour tester différents canapés... Les possibilités sont aussi nombreuses qu'excitantes. Le modèle peut même être exporté afin d'être sculpté par une imprimante 3D.

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(Note: la vidéo ci-dessus est d'un ancien prototype mais donne un bon aperçu de la technologie)

Kimetric (Argentine): Le comportement des «shoppeurs» passé au crible

Les passants s'arrêtent-ils devant votre galerie? A l'intérieur de votre boutique, quel coin est le plus populaire? Quels vêtements sont décrochés pour être examinés? Lesquels sont aussitôt reposés? Grâce à Kinect et à un logiciel d'analyse des données, Kimetric veut livrer les secrets des shoppeurs afin de maximiser l'efficacité des vendeurs. Morphologie moyenne des clients, âge: la reconnaissance faciale peut livrer une mine d'informations. «On peut en général même identifier leur sexe, mais il y a des problèmes de vie privée, notamment en Europe», explique la startup. Minority Report n'est plus très loin.