Fournisseurs chinois d'Apple: L'organisation en charge des inspections sous le feu des critiques
HIGH-TECH•Mais la Fair Labor Association se défend et appelle à être jugée sur les résultats...P.B.
La FLA est-elle un tigre de papier? C'est la question soulevée par de nombreux observateurs depuis qu'Apple a annoncé, lundi, qu'il avait volontairement mandaté la Fair Labor Association pour inspecter les usines de ses fournisseurs chinois.
Plusieurs ONG interrogées par Wired estiment que la FLA n'a «pas de dents» pour mordre assez fort et provoquer de véritables changements. Selon l'organisation USAS, la FLA n'est même «qu'un organe de relations publiques» pour l'industrie du textile.
La Fair Labor Association a été fondée à la demande de Bill Clinton à la fin des années 90, principalement pour lutter contre le travail des enfants en Asie. Six représentants de l'industrie (dont Nike et Adidas) siègent au conseil d'administration et disposent d'un droit de véto, reproche l'USAS.
Résultats publics
Le président de la FLA dénonce un faux procès. Auret van Heerden précise que les représentants des entreprises n'occupent qu'un tiers des sièges. Les autres membre du board viennent de différentes ONG et de plusieurs universités. «Notre principal garde-fou, c'est que nous publions nos résultats», explique van Heerden. «N'importe quel parti peut les passer au crible.»
Mardi, le patron d'Apple, Tim Cook, a répété que l'entreprise voulait «garantir à chaque employé un environnement sûr», alors qu'une vague de suicides et deux explosions mortelles dans des usines Foxconn depuis 2010 ont alarmé les ONG.
Lundi, Pegatron, un autre sous-traitant, a expliqué qu'il n'avait pas été prévenu de l'audit. Dans le cadre de sa mission, la FLA procède parfois à des inspections surprises, afin d'éviter de laisser au dirigeants le temps de faire du ménage. L'organisation doit rendre son premier diagnostic en mars. Même s'il s'agit d'un premier pas positif, Apple sera jugé sur un autre critère: les remèdes.