MARKETINGFree Mobile, une fusée très geek parée au décollage

Free Mobile, une fusée très geek parée au décollage

MARKETINGAlors que le Web spécule sur la date du 12 janvier, Free s'amuse et sème les indices...
Philippe Berry

Philippe Berry

3, 2, 1... Allumage. Ou presque. Le lancement de l'offre Free mobile, ce n'est plus qu'une question de jours. L'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, a fixé la date butoir au 12 janvier. Et il semble bien que Free ait décidé d'attendre le dernier moment. En attendant, l'entreprise mène une campagne de comm' geek examplaire. Décryptage, pour tous ceux qui ne parlent pas couramment l'hexadécimal.

Des fusées à foison

Tout a commencé par un tweet du patron d'Iliad, Xavier Niel, le 13 décembre dernier. «La fusée est sur le pas de tir», écrivait le PDG de la maison-mère de Free. Mais le décollage, tant attendu, se fait désier. Soucis techniques, réglementaires ou tarifaires, l'offre mobile à bas coût de Free rate les fêtes de Noël. Deux jours plus tard, cette photo de fusée amateur fait son apparition sur le site mobile.free.fr.


Avance rapide jusqu'au 3 janvier, avec la mise en ligne du site live.free.fr. Le nom semble indiquer que Free diffusera en streaming sa grande annonce, avec Niel jouant les Steve Jobs, comme il avait déjà pu le faire pour le lancement de la Freebox révolution. Sur le site, une fusée en code ASCII, le jeu de caractères de base de l'informatique. Depuis jeudi, elle a légèrement changé et ses réacteurs crachent désormais de la fumée.


Des codes secrets et cachés

Surtout, la fusée s'accompagne d'un code, à lire de haut en bas: efb7929e6a5b7dcc6ebb79aa3c45af13. A première vue, il semble être en hexadécimal (avec des chiffres de 0 à 9 et des lettres de A à F). Mais des internautes reconnaissent vite le résultat d'un cryptage par la méthode «hash MD5». Normalement, le codage est à sens unique, mais en comparant le résultat à d'autres, il apparaît que la phrase originale est... «jesaispas». Quant aux chiffres 1337, certains spéculent sur le prix hors taxes, ce qui ferait un abonnement TTC de 15,99 euros par mois.

D'autres indices se trouvent dans le code source (ce langage HTML fait de balises qui sont interprétées par le navigateur) des sites de Free. Pour le consulter, il faut se trouver sur la page en question et presser CTRL+U (ou pomme+U sur Mac, ou clic droit et «afficher le source»). Cela révèle alors des mots clés, dont «free, mobile, freemobile, lgb, revolution, xavier niel, coucou_uf, #freemobile, mamieducantal». Parmi les plus notables, #freemobile est le hashtag Twitter que Free recommande pour parler de son offre sur le réseau social. Et la «mamie du cantal» fait référence à une interview du PDG d'Orange, Stéphane Richard, au Figaro. Il lançait: «La mamie du Cantal n’a pas besoin de la même offre qu’un geek à Paris. Free ne va pas rafler tous les clients avec une offre unique.»

Jeudi, Free a apporté la touche finale. L'un des cadres du groupe, Alexandre Archambault, a tweeté: «Target acquired #12012012» (cible accrochée, 12 janvier 2012). Enfin, sur son site principal, il est possible de révéler une fusée (en gif animé), via un code secret emblématique du jeu vidéo, le «code Konami». Comme à la grande époque de la Super Nes, il faut successivement appuyer sur ↑ ↑ ↓ ↓ ← → ← → B A. Mais Free n'est pas encore Google: on ne peut pas diriger la fusée. On a seulement droit au générique de la série Love Boat. La croisière s'amuse. Free aussi.